Portraits et Témoignages

Articles tirés du journal NDN

Virginie, dévouée corps et âme

 

 

« Je n’aime pas me mettre en avant », affirme-t-elle d’emblée. Virginie est une jeune femme très souriante, calme, épanouie et discrète. Pourtant, si elle a accepté ce témoignage, c’est parce qu’elle a été sensibilisée au don de soi, transmis par des parents soucieux d’aider l’autre. Elle dit avoir beaucoup reçu. Elle a maintenant le devoir de transmettre, passer à la génération suivante, pour ne pas laisser « pourrir » ce qu’elle a appris.

Elle évoque son parcours de foi en disant qu’elle a baigné dans la religion catholique mais tout n’est pas pour autant acquis. « Si on veut que cela fonctionne, il faut se retrousser les manches. » Elle aime se donner dans la fidélité : une dizaine d’années dans l’association Foi et Lumière auprès des personnes handicapées. Puis quatre ans au service du parcours Alpha. Virginie trouve sa joie dans les personnes rencontrées qui lui révèlent le visage du Christ. Après une période d’anorexie, elle avoue aujourd’hui se sentir bien dans ce qu’elle est. En affirmant que c’est une perte de temps de vouloir atteindre des rêves inaccessibles, elle évoque son célibat accepté et bien vécu. D’autres fécondités sont possibles, il y a tellement de manières de se donner. Il y a une dizaine d’années, Virginie a répondu à un appel en fin de messe pour accompagner les enfants à la liturgie de la Parole à Saint Nicolas. Elle en a elle-même bénéficié étant enfant : c’est un juste retour des choses. Aux enfants accueillis le dimanche matin, elle transmet sa quête : « Qu’est ce que l’écoute de l’évangile de ce dimanche va changer dans ta semaine ? ». Elle chante et joue de la guitare avec les enfants   qui savent apprécier.

La jeune femme se décrit comme ayant une foi fragile mais elle essaie de transmettre le sens de la rencontre. Dans la communauté paroissiale, elle apprécie le partage avec des personnes si différentes, qui occupent une place importante dans sa vie de baptisée et à qui elle sait pouvoir se confier : Annick, Bénédicte, Yannick et Sylviana… Elle est convaincue de ne pas avoir fait d’expérience sensible de la présence de Dieu, mais sa fibre artistique révèle son sens du beau. Une part de sa vie tourne autour de sa passion, la danse qu’elle enseigne dans ses temps libres depuis cinq ans, mais qui est avant tout une détente. Avant d’agir, Virginie prie et demande à Jésus les gestes qui toucheront les cœurs, elle rend grâce pour son corps qui représente un intermédiaire pour exprimer la force de vie qui l’anime. Elle sait combien les épreuves affectent la vie, mais loin de les renier, elle essaie d’accepter ses imperfections pour en faire quelque chose de beau. « Quand on juge, on s’éloigne des gens. » Souvent elle repense à cette phrase de son directeur d’établissement primaire : « C’est Jésus qui entre dans mon bureau. » Dans son travail de pharmacienne, à la danse, avec ses amis, sa famille ou en accueillant les enfants à l’église, Virginie contemple le visage du Christ. Ce sont ces rencontres qui lui apportent une joie et une paix profonde.

Catherine Morio
NDN 8 – Temps pascal 2017