Jean-Hugues, Envie de servir le Seigneur

Depuis le mois de septembre, Jean-Hugues Petit est séminariste en insertion sur notre paroisse. Il sera ordonné diacre en vue du sacerdoce le 21 décembre 2019 en la basilique Saint-Nicolas.

Jean-Hugues est discret et même un peu secret. Il se prête cependant de bon cœur à l’interview, mais avoue être parfois un peu gêné par les questions que l’on pose aux futurs (ou jeunes) prêtres concernant leur chemin vocationnel. N’est-ce pas un sujet intime ? Ose-t-on demander de la même façon à un couple comment leur relation s’est nouée ? Pourquoi ne pas parler des prêtres plus âgés, qui ont de l’expérience et dont la vie mérite qu’on en fasse l’écho ? On sent que Jean-Hugues n’est pas versé dans la « presse people » et il reviendra d’ailleurs, à plusieurs reprises, sur la vertu d’humilité et de discrétion.

Pour parler de sa vocation, il commence par parler de ce qui lui échappe dans cet appel : « Je m’entends dire, enfant : ‘ je voudrais être prêtre ’ et je ne sais même pas pourquoi j’ai dit ça.» Dans ses souvenirs, il évoque le raisonnement qu’il se faisait aussi : « le Seigneur a donné sa vie pour moi, moi aussi je vais donner ma vie pour lui ». Il reconnaît : « C’était comme une logique un peu simple, quelque chose qui m’obligeait mais qui ne me rendait pas malheureux. »

Son milieu familial joue beaucoup dans l’éclosion de sa vocation. Ses parents, ses grands-parents, ses frères et sœurs, ses cousins aussi vivent leur foi de manière simple et vivante. Ses parents lui transmettent le goût du service de l’Eglise. Il voit toute l’importance, la grâce de cette vision de l’Eglise incarnée dans sa réalité paroissiale.

Jean-Hugues vit une nouvelle étape dans sa foi lorsqu’en classe de terminale, il participe à une « cordée » de la « famille missionnaire de Notre-Dame ». Les autres garçons de son groupe ne sont pas issus du même milieu que lui, mais de catégorie sociale qui lui semble plus modeste. Cela lui ouvre les yeux : « l’Eglise, c’est plus grand que ce que j’imagine », et il ajoute : « ça m’a donné envie de servir le Seigneur car c’est un maître qui a des projets plus grands que les miens ».

Vers la fin de son année de terminale, la question de la vocation se repose sérieusement. Il décide d’en parler à un prêtre, puis de postuler pour l’année de fondation spirituelle à la « maison Charles de Foucauld ». Durant cette année, c’est à nouveau la dimension ouverte de l’Eglise qui le frappe : le fait de voir la diversité des personnes, tant au niveau des tempéraments que de la manière de vivre la foi : « Il y en a qui sont très pieux, d’autres non ». Puis il y a la lecture de la Bible sur un an. Cette étude lui ouvre des perspectives comme un «vent de grand large », impressionnantes, mais stimulantes.

Aujourd’hui, lorsqu’on lui demande la parole qui le frappe le plus pour devenir prêtre, il parle du passage de la multiplication des pains, quand Jésus ordonne à ses disciples : « donnez-leur vous-même à manger », et qu’ensuite Il multiplie les pains. « Je pense que c’est la mission du prêtre. Il y a là quelque chose d’un peu dingue ! »

Sœur Marie-Anne