Renée : Bon-Port d’attache

Native de l’île d’Oléron, Renée débarque à Nantes en 1962. Dès son arrivée, elle habite le quartier de Notre-Dame de Bon-Port. Après plus de 50 ans, Renée n’a pas de mal à  définir ce bâtiment comme un « résumé de sa vie familiale ». Elle s’y est mariée, elle y fut confirmée, ses enfants et petits-enfants y ont tous été baptisés.

Renée est persuadée que le Seigneur place les personnes là où elles peuvent grandir. « Il n’y a pas de hasard. » Malgré sa timidité, elle s’investit petit à petit dans la vie paroissiale. Dans les années 70, à la demande du curé, elle commence avec son mari à préparer les fiancés au mariage. Puis au fil des années et des conversations, s’apercevant qu’elle n’est pas confirmée, le prêtre lui propose de se préparer à ce sacrement. C’est donc à l’Epiphanie 78 qu’elle reçoit l’onction. Dès lors, son implication dans la vie paroissiale s’intensifie avec la gestion du denier du culte, l’informatisation de la paroisse, les équipes liturgiques, l’accueil au presbytère quand les prêtres ont commencé à être moins nombreux, puis plus récemment au service de la sacristie.

Tous ces événements se sont déployés naturellement avec le temps, les enfants grandissant, la retraite arrivant… Renée relit ces années avec une joie et une paix intérieure discrète : « le Seigneur nous rend capable de faire ce dont on ne se croit pas capable ». La vie et le dynamisme de la paroisse la portent dans toute son existence. Elle rend grâce pour cette qualité de vie. Quelques années après le décès de son mari, elle se retrouve, petit à petit, à revêtir l’habit de service de la sacristie. Face à son implication dans la paroisse elle reste humble : « Je ne me pose pas de questions. Faire ça tous les jours ne me coûte pas et je crois avoir le sens de l’organisation. J’aime le contact, parler aux gens. Ça me plaît : je ne suis pas angoissée de trouver des gens pour lire, pour faire la quête… » Et de conclure comme une évidence : « C’est le soleil de ma journée d’aller à la messe. » Même si elle se sent orpheline de l’église Notre-Dame de Bon-Port, elle envisage déjà la réouverture. Elle aimerait garder la messe de semaine à l’oratoire de la maison paroissiale pour les échanges chaleureux qui s’y vivent dans un espace plus restreint que la nef de l’église. De même, conserver un accueil à la maison paroissiale le matin est primordial : ce lieu permet de tisser du lien social.

Le Père Loïc est le septième curé de la paroisse que Renée voit arriver. Non sans malice, elle remarque que 7 est un bon chiffre… Tous les prêtres sont différents et c’est une chance. Elle parvient à s’attacher aux personnes pour ce qu’ils lui apportent et sans nostalgie de ceux qui partent. Et de conclure comme une action de grâce : « L’Eglise m’a permis de faire un chemin, de m’épanouir. On est le peuple de Dieu ! »

Catherine Morio