Questions liturgiques

Articles tirés du journal NDN

La goutte d'eau qui ne fait pas déborder le vase

A la messe, il est un geste discret bien connu des servants d'autel, mais obscur pour la plupart des paroissiens : le prêtre verse une "petite" goutte d'eau dans le calice de vin. Les servants entendent le prêtre murmurer la phrase: "Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l'Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité"

A quoi bon ce geste si discret? Et quelle importance peut avoir cette goutte d'eau qui ne change pas le goût du vin?

Justement ! Il ne faut pas que cette goutte d’eau soit trop grande et dilue le vin! Il est important que le vin reste majoritaire ! Notre humanité est “versée” dans la vie divine et ne change pas Dieu! En revanche nous, nous sommes changés! Ce rite est symbolique et doit être compris comme tel!

Ce geste est l'image de notre divinisation par le sacrement de l'Eucharistie...

C’est ce vin -avec sa petite goutte d’eau- sur lequel le prêtre étend les mains en demandant au Père: “Sanctifie ces offrandes…

Sanctifiés... et divinisés... c'est en fin de compte, la même chose!... Et si ce vin devient le sang du Christ; ce pain, le corps du Christ; notre assemblée se manifeste comme le corps du Christ. Le corps ecclésial du Christ!

Ce qui se joue à la messe, ne se déroule pas seulement et isolément sur l’autel, mais au sein de chacun d’entre nous: notre divinisation! Cette petite goutte d’eau, si discrète nous rappelle finalement quelque chose de fondamental!

Nous ne sommes pas pour autant dilués dans un grand tout! Cette goutte d’eau me fait penser à Sainte Mère Teresa disant combien son œuvre était une goutte d’eau perdue dans l’océan. Mais elle ajoutait: "si elle n'y était pas: elle manquerait!"

■ Père Edouard Roblot+
NDN 25