Commémoration de tous les fidèles défunts –  2 novembre

Dès les premiers temps du christianisme, la conviction s’est établie que les vivants ont à prier pour les morts. Au moment de mourir, sainte Monique, mère de saint Augustin, demandait à son fils de se souvenir d’elle « à l’autel du Seigneur, partout où tu seras ».

Pendant le haut Moyen Âge, on célèbre l’Office des morts à l’anniversaire du décès de la personne. Et tous les puissants de ce monde, princes, rois ou évêques, demandent dans leur testament des prières pour le salut de leur âme. En 998, saint Odilon, abbé de Cluny, demande à tous les monastères dépendants de son abbaye de célébrer un office le lendemain de la Toussaint pour « la mémoire de tous ceux qui reposent dans le Christ ». Cet usage s’est répandu à toute l’Eglise et y demeure aujourd’hui.

Ainsi, «  La Commémoration de tous les fidèles défunts », en centrant notre attention sur les personnes qui nous ont quittés, met en évidence le lien qui nous unit à elles, mais plus encore le lien qui les unit à Dieu.

Ce que nous espérons pour les défunts que nous portons dans notre souvenir, c’est qu’ils sont dans la maison de Dieu ; qu’ils y ont trouvé leur place. Nous espérons qu’est réalisée pour eux la promesse de Jésus, que nous lisons dans l’Évangile de Saint Jean : « Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure… et là où je suis vous serez vous aussi. » (Jn 14, 2-3)

Ce jour là, les chrétiens sont invités à participer à ce vaste mouvement de solidarité spirituelle. Les foules qui se pressent les 1er et 2 novembre dans les cimetières ne sont sans doute pas étrangères au message d’espérance de l’Eglise, même si l’on peut trouver  dommage que la fête de la Toussaint se trouve reléguée à une triste évocation des disparus.

Penser et prier pour ceux que nous avons aimés fait partie de notre foi. Mais n’oublions pas que l’on peut aussi leur demander de prier pour nous, de s’associer aux difficultés de notre vie et, le jour venu, de nous aider à faire, à notre tour, le grand passage. Vivre dans la mémoire de nos disparus ne doit pas être considéré comme mortifère et déprimant. C’est au contraire un vrai témoignage de foi dans la résurrection et la vie éternelle.

Père Loïc Le Huen 
NDN 23