Quasi modo misericordia domini !

Dimanche 7 avril 2024

Nous voici déjà arrivés au dimanche de Quasimodo – rien à voir avec le fait que ces derniers temps les prêtres et séminariste trainent dans le clocher de la basilique Saint-Nicolas – en fait ce sont les mots qui commencent l’introït de la messe (Quasi modo – « Comme si »). Ce dimanche de Quasimodo s’appelle aussi dimanche in albis (en blanc), car les nouveaux baptisés rendaient leur habit blanc ce dimanche. Ainsi « quasimodo » clôt l’octave de Pâques qui est l’étirement sur 8 jours de la solennité de la Résurrection du Seigneur Jésus et ouvre le temps pascal. Par ailleurs, depuis une décision de saint Jean-Paul II en l’an 2000, ce dimanche a pris un nom nouveau, on parle du Dimanche de la Miséricorde divine – Misericordia Domini !

Cette fête de la Miséricorde Divine est célébrée le premier dimanche après Pâques, suivant le vœu exprimé par le Christ à sainte Faustine. La date choisie par Jésus lui-même montre le rapport étroit qui existe entre le Mystère pascal et la Miséricorde divine qui doit être non seulement un jour où l’on honore Dieu dans le mystère pascal, mais aussi un jour de grâce pour tous et surtout pour les pécheurs.

Mais qu’est-ce que la miséricorde ? Une cinquantaine de paroissiens vont le découvrir ce week-end lors de la retraite paroissiale à la Maison Saint-François de Dinard dont c’est le thème. C’est un mot qui, pour certains, dit la tendresse de Dieu, pour d’autres c’est un mot désuet ou difficile à comprendre. Un mot qui fait pourtant partie du vocabulaire de nos communautés et qui est souvent difficile à partager avec ceux qui nous entourent et qui ne sont pas chrétiens.  Affaire de mot ? Affaire de cœur ? La miséricorde c’est d’abord l’expression d’une présence aimante, apaisante et réconciliatrice. Comme celle de Jésus ressuscité, dans l’Évangile de ce dimanche, qui se fait présent au milieu de ses disciples, alors qu’ils le croyaient mort. Ils ont eu peur, ils se sont enfermés, ils sont comme paralysés. Jésus vient les réconforter par ces mots : « la paix soit avec vous ». Puis il les envoie. Jésus donne son Esprit et envoie ses disciples pardonner avec discernement les péchés. Ainsi, faire miséricorde, c’est être sensible aux souffrances, au malheur de ceux que nous rencontrons, c’est ce à quoi nous sommes tous appelés.

Aujourd’hui, nous vivons des moments incertains et angoissants : la guerre, la confrontation sociale et politique. Prenons le chemin que le Christ nous invite à prendre : tout au long de son ministère, il a montré comment vivre avec chacun en ne jugeant pas, en accompagnant, en réconfortant en étant miséricordieux, comme le Père est miséricordieux. « L’humanité ne trouvera pas la Paix, tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma Miséricorde » disait sainte Faustine dans son Petit Journal. Unissons-nous dans la prière pour demander à Dieu, avec confiance, sa miséricorde et sa protection pour notre monde. P. Loïc Le Huen, curé +