« Seigneur, il est bon que nous soyons ici »

Dimanches 25 février et 3 mars 2024

Dieu que le temps passe vite ! Il y a déjà dix jours nous entendions, en recevant les cendres sur notre front, « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15).
Nous voici donc bel et bien entrés dans le désert du carême pour y trouver le Christ. Le Christ qui est à la fois celui vers qui nous allons et celui avec qui nous allons. Il est avec nous parce qu’il est source de notre disposition à progresser, de notre enthousiasme à grandir, de la force nécessaire pour nous dépasser malgré les difficultés inhérentes à la vie spirituelle. Mais il est aussi celui vers qui nous allons parce que nous n’avons jamais fini de le découvrir.
En montant sur la montagne, Pierre, Jacques et Jean s’élèvent accompagnés par le Christ parce qu’il est la source de ce qui élève. Ils se mettent aussi à l’écart avec Jésus comme pour trouver une plus grande intimité avec lui. Ils vont vers le Christ, qui se manifeste par le mystère de la transfiguration. Ils découvrent un nouvel aspect de leur maître et Seigneur parce que Jésus se révèle à eux comme s’il était l’aboutissement du chemin. Jésus leur fait effectivement déjà goûter la gloire vers laquelle ils se dirigent.
Transposée dans notre marche de carême, l’évènement de la Transfiguration nous invite à prendre en considération ces deux aspects : comment rendons-nous présent le Christ dans notre vie ? Vers quoi voulons-nous que notre vie chrétienne nous conduise ?
Le Carême est ce temps proposé par la liturgie de l’Eglise pour nous préparer à Pâques et accueillir concrètement dans notre vie Jésus-Christ Ressuscité. Ce temps pour comprendre que nous sommes aimés inconditionnellement et appelés à aimer Dieu, les autres et nous-mêmes. C’est un même mouvement en nous. Le seul critère d’un authentique progrès dans la vie spirituelle, c’est l’amour du prochain. « Celui qui dit j’aime Dieu et qui n’aime pas son frère est un menteur. » (1 Jn 4,20)Pour vivre ce carême 2024 avec profit comme un temps de conversion, les chemins sont multiples. Ne les prenons pas tous, au risque de nous disperser et de nous décourager.
« Veux-tu que la prière s’envole à Dieu ? Donne-lui deux ailes : le jeûne et l’aumône. » (Saint Augustin). La tradition de l’Eglise, à la suite de l’Evangile, nous donne trois points d’attention très concrets : l’aumône, le jeûne, la prière (Mt 6,1-18).
L’aumône : comment la vivre concrètement aujourd’hui ? À quel effort de partage, de solidarité, le Seigneur m’invite-t-il ?
Le jeûne : comment le vivre concrètement aujourd’hui ? De quoi pouvons-nous nous priver pour être plus libres, plus disponibles ?
La prière : comment mieux la vivre concrètement aujourd’hui ? Rappelons-nous que 15 minutes, c’est 1% de notre journée. Quel temps prenons-nous pour la prière, personnelle ou communautaire ?Choisissons donc le chemin qui conduit à la contemplation du Christ en gloire. Notre être baptismal est fait pour cela. Nous sommes faits pour demeurer auprès de Dieu, comme l’exprime saint Pierre : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ».P. Loïc Le Huen, curé +