Lui ouvrirons-nous ?

Dimanche 17 décembre 2023

Vendredi dernier, 8 décembre, place Sainte-Croix, les paris sont ouverts : Combien sommes-nous ? Nombreux c’est certain. On distribue cierges et protèges flamme en papier au milieu d’un brouhaha paisible et la petite place déborde dans les rues adjacentes d’une foule compacte et pressée de se mettre en marche dans les rues de la Cité des Ducs de Bretagne. La statue de la Vierge, portée en procession, entourée des bannières, s’élance du parvis de Sainte-Croix dans les rues de Nantes au son des chants, suivie des prêtres, des diacres et d’une foule bigarrée, fervente et joyeuse, chacun portant un flambeau allumé.

Au fur et à mesure que la procession avance, ce ruban de lumière interpelle et questionne les passants, attise la curiosité. Ce beau et délicat témoignage fonctionne et certains nous rejoignent. C’est ainsi que la procession, joyeuse et fervente, traverse et transperce le cœur de la cité pour aller sereinement à Bon-Port et s’achever dans un temps de prière et de convivialité avec cette promesse : « rendez-vous l’année prochaine » !

Tant de monde, tant de désir, tant de foi, tant de joie pour cette première procession mariale du centre-ville, ont convaincu chacun que l’attachement des nantais à la Bienheureuse Vierge Marie est toujours vif.

En ce temps de l’Avent et au moment où la crise sociale, économique et internationale conduit beaucoup de nos contemporains à s’interroger sur leurs modes de vie et à souhaiter retrouver l’essentiel ainsi que le sens profond de l’existence, il est bon d’honorer Marie, l’Immaculée Conception, comme notre sœur, notre mère et même comme notre reine, afin qu’elle nous conduise à celui que nous attendons, Jésus son fils, le Prince de la Paix. Car le Seigneur Jésus vient à notre rencontre. Oui, Dieu veut venir, voire, revenir dans nos cœurs, dans nos vies… Il veut revenir parce que nous l’avons fait sortir de notre quotidien en détournant nos yeux de nos frères. Il veut revenir parce que nous avons mis notre espérance dans de fausses sécurités, notre joie dans des plaisirs éphémères. Il veut revenir, parce que nous avons cru pouvoir vivre sans lui… Dieu veut revenir ! C’est cela le sens du temps de l’Avent et de Noël : ce n’est pas simplement nous qui marchons vers Dieu – même dans les rues de Nantes à la suite de sa Mère – mais Dieu qui pèlerine vers nous. Dieu qui veut revenir dans notre cœur pour y faire sa demeure. Mais il ne le fera pas sans notre consentement, notre liberté. Il est à la porte de nos vies, de nos cœurs et attend que nous le laissions entrer : Lui ouvrirons-nous ?

P. Loïc Le Huen, curé +