« Posuerunt me custodem »

Dimanche 12 novembre 2023

Nantes est une très ancienne cité et un antique port de commerce. Très vite la dévotion mariale s’y est installée grâce aux échanges commerciaux. Il est donc assez naturel que ce soit les marins et les pêcheurs de la ville qui aient trouvé, dans leur esprit et dans leur cœur, pour leur Madone, un nom qui exprime la bonté de son cœur maternel pour tous les besoins de ses enfants. Ils l’appelleront : Notre-Dame de Bon Secours !

Le 27 décembre 1444, pour la première fois, l’évêque de Nantes, Guillaume de Malestroit, traduisant les sentiments de tous ses diocésains et ceux de son cœur de Pasteur, faisait monter vers l’image de Marie cette invocation : « Notre-Dame de Bon Secours, priez pour nous ! ». La fête en était fixée au 21 novembre, jour de la Présentation de Marie au Temple de Jérusalem.

Dès les premiers temps, la statue de Notre-Dame de Bon Secours exerça son mystérieux et surnaturel attrait sur les nantais. Il leur semblait que Marie était posée là comme la Protectrice de la Cité : « posuerunt me custodem » (« Ils m’ont désignée comme gardienne »), et qu’elle garderait ses enfants de tous les dangers du corps et de l’âme.

Ainsi, Notre-Dame de Bon Secours a traversé les siècles et les vicissitudes de l’Histoire jusqu’à nos jours. Mais pourquoi, malgré la déchristianisation, le culte à Notre-Dame est toujours aussi vivant au cœur de notre belle cité nantaise ?

La liturgie nous dit l’importance de Marie par les vocables multiples qu’égrainent comme une méditation infinie les litanies de la Vierge. Une contemplation des noms de Marie et des solennités qui mettent en lumière les mystères les plus saillants de l’humble servante et qui nous introduit dans la profondeur ineffable de la relation entre l’homme et Dieu. Rien que sur notre paroisse elle est invoquée sous de multiples noms : Notre-Dame de Bon Port, Notre-Dame des Anges (Saint-Nicolas) et enfin Notre-Dame de Bon Secours (Sainte-Croix).

Tous ces vocables sont une grande invitation à nous mettre à l’école de Marie. À apprendre à contempler les merveilles de Dieu dans nos vies et dans la vie des hommes et femmes de chaque époque. C’est rendre grâce pour la ferveur et la piété qui anime nos sanctuaires, découvrir la fécondité des personnes qui prient quotidiennement le Christ pas sa Mère.

Deux dates sont à noter dès à présent qui nous permettrons d’honorer la figure tutélaire, la gardienne du port et de la cité : Neuvaine (13-20 novembre) et Messe solennelle (21 novembre) à Notre-Dame de Bon Secours (Sainte-Croix) puis procession mariale aux flambeaux à travers la ville le 8 décembre (Fête de l’Immaculée Conception) de Sainte-Croix vers Notre-Dame de Bon-Port. De belles occasions de prier et d’honorer celle qui garde la cité et qui nous garde tous !

Loïc Le Huen, curé +