« J’ai désiré d’un grand désir »

Dimanche 24 septembre 2023

Le week-end dernier, à l’occasion des journées du patrimoine, une belle exposition autour de la liturgie et s’appuyant sur la constitution du Concile Vatican II sur la liturgie « Sacrosanctum Concilium », dont nous fêtons les 60 ans cette année, a enthousiasmé les visiteurs qui, nombreux, nous ont fait part de leur joie de cette exposition dans le livre d’or. La liturgie, lieu où, dans nos communautés, les sensibilités s’expriment parfois avec émotivité.

En juin 2022, le Pape François publiait une lettre apostolique intitulée Desiderio Desideravi, « J’ai désiré d’un grand désir », à propos de la liturgie. « Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau » nous disait le Saint Père. « Avant notre réponse à son invitation il y a son désir pour nous. De notre côté, la réponse est, comme toujours, celle de nous abandonner à son amour, de nous laisser attirer par lui. Dès le début, l’Église avait compris, éclairée par l’Esprit Saint, que ce qui était visible en Jésus, ce qui pouvait être vu avec les yeux et toucher avec les mains, ses paroles et ses gestes, le caractère concret du Verbe incarné, tout de Lui était passé dans la célébration des sacrements. C’est pourquoi l’Église a toujours protégé comme son trésor le plus précieux le commandement du Seigneur : « Faites ceci en mémoire de moi ». C’est là que réside toute la puissante beauté de la liturgie. Si la Résurrection était pour nous un concept, une idée, une pensée ; si le Ressuscité était pour nous le souvenir du souvenir d’autres personnes, s’il ne nous était pas donné aussi la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée la nouveauté du Verbe fait chair. La foi chrétienne est donc une rencontre avec le Christ vivant. La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre. Dans l’Eucharistie et dans tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être atteints par la puissance de son Mystère Pascal. 

La question fondamentale est donc la suivante : comment retrouver la capacité de vivre pleinement l’action liturgique ? Le défi est très exigeant car l’homme moderne a perdu la capacité de s’engager dans l’action symbolique qui est une caractéristique essentielle de l’acte liturgique ». C’est pourquoi « l’homme doit retrouver la puissance symbolique de la liturgie. C’est une responsabilité pour tous, pour les ministres ordonnés comme pour les fidèles. La tâche n’est pas facile car l’homme moderne ne sait plus lire les symboles, il en soupçonne à peine l’existence. Ainsi, la question à se poser est la suivante : comment pouvons-nous redevenir capables de symboles ? Comment pouvons-nous à nouveau savoir les lire et être capables de les vivre ? Une « lecture » symbolique n’est pas une connaissance mentale, ni l’acquisition de concepts, mais plutôt une expérience à vivre. »

A travers cette lettre, le Pape souhaitait nous offrir quelques pistes de réflexion qui puissent aider à la contemplation de la beauté et de la vérité de la célébration chrétienne.

Loïc Le Huen, curé +