« Ne vous faites pas de souci pour demain ;
à chaque jour suffit sa peine. »

Dimanche 22 janvier 2023

Il y a quelques temps, alors qu’une journée remplie de moments et de rencontres variés s’achevait, je décidais d’aller faire quelques pas dans notre beau centre-ville, afin de remettre de l’ordre dans mes idées. Pendant la marche, j’ai revisité toute ma journée : les personnes rencontrées, les différents moments vécus, ce qui n’a pas bien fonctionné, ce qui s’est passé autrement que je ce que j’avais prévu, mais aussi les surprises plutôt agréables, etc. Je m’arrête alors sur deux ou trois moments où j’aurais souhaité que mon interlocuteur réagisse autrement, où j’aurais dû, sans doute, dire autre chose.

Pendant que je cherche la solution pour une prochaine fois, que j’imagine la meilleure stratégie, que je pèse et soupèse ce qu’il faudrait faire ou ce qu’il faudrait éviter à tel ou tel stade, une parole me vient en tête qui remet à plat tout mon plan. Une parole que je me suis souvent répétée depuis que je suis au séminaire, 26 ans que je traîne cette parole évangélique. C’est la parole que Jésus adressait à ses disciples en Matthieu 6,31.34-35 : « Ne vous faites donc pas tant de souci ; Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » 

A ce moment précis, je m’arrête un instant comme si je venais de recevoir une claque. Je constate qu’en fait mes calculs et mes stratégies manquent d’un paramètre important et que l’ordre des choses tel que je l’imagine peut changer, et peut-être, doit changer. Je reste là avec cette question : « Qu’est-ce que le Royaume de Dieu et quelle est sa justice dans ce que je fais et dans ce que vis ici et maintenant ? » Je comprends que de la réponse que je donnerai à cette question, dépendra la suite de ma démarche…

Lorsque la Parole de Dieu s’invite dans notre quotidien, celui-ci est affecté d’une manière ou d’une autre. Le grand défi est alors de nous laisser conduire, de nous laisser bousculer dans nos plans et stratégies en mettant à la première place la préoccupation du Royaume de Dieu.

Alors, même si, et c’est nécessaire, nous fixons des priorités pastorales, nous élaborons des plans pour l’avenir, nous faisons des choix pour demain, nous aimerions que telle activité se fasse de telle manière, qu’elle vienne avant telle autre. La suite de nos « stratégies » communautaires et personnelles dépendra uniquement de ce que nous ferons de cette parole : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice ».

 

Loïc Le Huen, curé +