De l’huile d’olive au TPE : Le sens de la quête !

Dimanches 6 et 13 février

La mise en place récente, sur notre paroisse, d’un nouveau moyen de faire une offrande lors de la quête, est une bonne occasion de remercier chacun pour sa générosité mais aussi pour rappeler précisément le sens de la quête dominicale. Depuis le dimanche 23 janvier, au moment de l’offertoire, en plus des paniers habituels de la quête, des TPE (Terminaux de paiement électronique) passent aussi dans les rangs, permettant à ceux qui, nombreux dans notre monde où la monnaie fiduciaire tend à disparaître, n’ont pas sur eux de monnaie, de faire ce don essentiel à la vie de l’Eglise.

Nous avons parfois tendance à considérer la quête du dimanche comme une sorte d’entracte, après la liturgie de la Parole et avant d’entrer dans la liturgie de l’eucharistie comme au théâtre, un petit moment de détente avant de se concentrer de nouveau. Or la quête n’est pas une récréation : elle fait pleinement partie de la liturgie et plus particulièrement de l’offertoire. Ce don dit quelque chose de notre manière de vivre l’eucharistie.

Saint Paul, dans ses lettres du nouveau testament, invite les communautés de Galatie et de Corinthe à faire une collecte pour la communauté de Jérusalem devenue pauvre. (1Co 16,1). Son but a toujours été de venir en aide à la vie matérielle de ceux qui servent la communauté et d’aider les pauvres. Longtemps, les chrétiens venaient le dimanche avec des biens matériels concrets (huile d’olive, pain, viande, fruits et légumes, vin) que le prêtre, pasteur du troupeau, devait répartir entre les personnes dans le besoin.

On comprend le sens de ce geste qui consiste à offrir le travail de chacun pendant la semaine. On en partage les fruits avec la communauté et les plus pauvres. Ce rite trouve logiquement sa place au moment de l’offertoire « Tu es béni, Seigneur, Dieu de lunivers : nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons, fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le pain de la vie. ». On demande à Dieu de faire fructifier notre travail pour qu’il serve à notre sanctification et qu’il participe, par notre partage, à une juste répartition entre les hommes. La communion de foi entre chrétiens est appelée aussi à se vivre en actes.

Ainsi, participer à la quête dominicale, au moment où le prêtre va élever le pain et le vin, c’est regarder le Christ qui se donne et vouloir s’inscrire dans ce geste. Bien sûr, ce ne sont que quelques pièces ou billets, même dématérialisés, qui sont offerts mais cela représente un peu du travail de notre semaine, un peu de notre vie. C’est un peu de nous-mêmes qu’il s’agit de donner au moment de l’offertoire car, nous le savons bien, au bout du compte, ce sont nos vies tout entières qui doivent devenir offrande, qui doivent devenir eucharistie.

En vous assurant de ma gratitude et de celle de mes frères prêtres, je vous encourage à vivre la quête dominicale comme un geste de prière, un geste eucharistique, un geste qui fait vivre. Quel qu’en soit le moyen, comme l’écrit saint Paul : « Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement ». (2 Co 9,7)

Loïc Le Huen +