« Les antiennes Ô »

Dimanche 12 décembre

Nous approchons, en ce troisième dimanche de l’Avent, des fêtes de l’Incarnation. D’ailleurs nous allons bientôt entrer dans la dernière phase de l‘Avent. L’une des particularités de cette période est  «  les antiennes Ô ». Du 17 au 23 décembre, à l’office des vêpres, le Cantique de Marie, le Magnificat, est introduit par une antienne qui commence, chaque soir, par la lettre O :

Ô Sapientia  Ô Sagesse  –  Ô Adonaï  Ô Seigneur  –  Ô Radix Jesse  Ô Rameau de Jessé  – Ô Clavis David  Ô Clé de David  –  Ô Oriens  Ô Soleil Levant  –  Ô Rex Gentium  Ô Roi des nations – Ô Emmanuel  Ô Emmanuel.

Chacune des sept « antiennes Ô » obéit à une même structure littéraire :

– L’antienne s’ouvre par un titre porté par le « Ô » de l’exclamation qui donne naissance à une litanie de Noms divins qui s’enrichit au fil des jours.

– Le corps de l’antienne, en développant l’adresse initiale, donne à contempler Celui qui vient de Dieu et qui est : la Sagesse qui gouverne l’univers avec force et douceur; le Dieu de l’Exode qui libère sont peuple; le Rejeton de Jessé, dont la Croix se dresse comme un signe devant les nations; La Clé de David, qui ouvre les portes du Royaume; le Soleil de justice, qui illumine tout homme; le Roi de l’univers, dont la royauté va de génération en génération; L’Emmanuel, que Marie va mettre au monde.

– L’antienne s’achève par une imploration qui ne varie pas et qui précède une courte demande

Cela donne pour chacun des derniers jours de l’Avent :

17 décembre : O Sagesse, de la bouche du Très-Haut, toi qui régis lunivers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité : Viens, Seigneur, nous enseigner le chemin de la prudence !

18 décembre : O Adonaï, chef de ton peuple Israël, tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne : Viens, Seigneur, nous délivrer par la vigueur de ton bras.

19 décembre : O Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples tappellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.

20 décembre : O Clé de David, ô Sceptre dIsraël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul nouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.

21 décembre : O Soleil Levant, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : Viens, Seigneur, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et lombre de la mort.

22 décembre : O Roi de lunivers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble lun et lautre mur : Force de lhomme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver.

23 décembre : O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations : Viens nous sauver, Seigneur, notre Dieu.

Enfin, si l’on remonte de la dernière à la première antienne, l’ensemble des premières lettres du mot qui suit le O forme un acrostiche : ERO CRAS, qui se traduit par « Je serai demain ».

En effet, joyaux de l’antiphonaire romain, les « Antiennes Ô » nous montrent le mouvement d’abaissement du Verbe de Dieu qui prend chair, comme si cela nous faisait parcourir l’histoire du salut de la Création à l’Incarnation.

D’une certaine manière, les « Antiennes Ô » renferment la substantifique moelle de la liturgie de l’Avent.

P. Loïc Le Huen +