L’Evêque et l’Empereur : Mgr Duvoisin !

Ces temps de précautions sanitaires vous ont peut-être permis d’entendre parler d’un accès à la basilique Saint-Nicolas pour le moins étrange : « Pour la messe, l’accès à la basilique se fait par la porte Duvoisin ! »… du voisin ??? Non, Duvoisin ! Comme Jean-Baptiste Duvoisin 92ème évêque de Nantes entre 1802 et 1813.

Né à Langres en 1744, sa carrière ecclésiastique est brillante. Il se voit confier une chaire de théologie à la Sorbonne, puis il est choisi comme vicaire général du diocèse de Laon (Aisne).

En 1791, il prête serment à la Constitution civile du clergé avant de se rétracter et de s’exiler dans le duché de Brunswick (Allemagne).

Il rentre en France après le Concordat de 1801, et ne tarde pas à attirer l’attention de Napoléon Ier qui le nomme évêque de Nantes le 5 juillet 1802.
C’est le 15 août 1802 qu’il fait son entrée à Nantes et prend possession d’un diocèse fortement secoué par la Révolution et les guerres de Vendée. Il fait un remarquable travail de pacification et d’union dans le clergé et lance un véritable renouveau de la vie chrétienne.
Lors de son passage à Nantes en août 1808, l’Empereur, conscient de la valeur de l’évêque de la ville, lui accorde toute sa confiance. C’est ainsi qu’il est l’un des quatre évêques chargés de résider près du Pape Pie VII captif pendant son séjour à Savone et à Fontainebleau. Charge à Mgr Duvoisin d’amener le Pape à se rallier aux vues de Napoléon Ier.

Napoléon lui accorde de flatteuses distinctions : Baron d’Empire, aumônier de son épouse, l’impératrice Marie-Louise, conseiller d’état, archevêque de Paris (nomination qu’il refuse).

Il reste fidèle à l’Empereur jusqu’au bout, celui-ci soulignera d’ailleurs l’estime et la reconnaissance qu’il lui portait, l’appelant « mon évêque ».

Père Loïc Le Huen
NDN 27