Apprentissage à l’autonomie alimentaire et à la solidarité par le travail manuel à l’école
Comment être assidu à l’école quand on a le ventre vide ? Comment se concentrer ?
La grande majorité des enfants accueillis dans nos deux écoles sont victimes de cette insécurité alimentaire qui règne en Haïti et ne cesse de croître. Insécurité due, principalement, au taux de pauvreté élevé, à la faiblesse de la productivité agricole, au niveau important de dégradation environnementale et à une agriculture dépendante de la saison des pluies. Dans ce contexte, les familles ne peuvent assurer un repas par jour. On comprend donc mieux l’importance de l’attractivité de la cantine. Or, son approvisionnement est aujourd’hui tributaire des dons et aides extérieurs. Ainsi à Santo ou Canaan, la cantine est approvisionnée à 100% par des produits achetés grâce à des dons, ou fournis gratuitement par l’ONG Food for the Poor.
Le jeune Haïtien enregistre très vite que la satisfaction de ses besoins de base passe par la générosité extérieure et s’inscrit inconsciemment dans une culture de l’assistanat.
L’école de Santo est implantée sur un terrain de deux hectares dont plus de la moitié est inexploitée. Alors, plutôt que de planter des fleurs ou recruter un jardinier pour couper les herbes, il a semblé opportun d’apprendre aux élèves à le cultiver. Qu’ils puissent ainsi approvisionner leur cantine en fruits et légumes, élever des poules, développer l’agriculture biologique et faire l’apprentissage du travail collectif, valeur qui se perd en Haïti.
Forts de ce constat, en avril dernier, les Haïtiens, encouragés par un des conseillers de l’Ambassade de France, ont répondu à un appel à projet lancé par celle-ci.
Ce projet intitulé « Apprentissage à l’autonomie alimentaire et à la solidarité par le travail manuel à l’école » a été présenté au mois de mai dernier et retenu par l’Ambassade.
Le coût global a été évalué à 31 000 dollars. L’Ambassade en subventionne 24 000.
A nous de trouver les 7000 dollars manquants.