« On n’est pas fatigué ! »

Dimanche 30 juin 2019

 

« On n’est pas fatigué ! »… Ceux qui ont vécu de grands rassemblements tel que Lourdes, les JMJ ou encore Taizé connaissent bien ce refrain scandé par les jeunes…

Au terme de ces rassemblements, une joie incroyable règne dans les cœurs. Les jeunes sont épuisés physiquement. Heureux, ils chantent quand même… et n’aspirent qu’à une chose : faire une grasse matinée de retour chez eux !

A la fin d’une année scolaire – et d’une année pastorale – beaucoup sont « fatigués »… vie de famille à assumer, soucis de santé, vie professionnelle, engagements et services à assumer… La chaleur des derniers jours ne nous aide pas… Elle révèle – s’il en était besoin – que nous sommes fatigués ! Même si nous pouvons avoir le cœur en joie pour bien des raisons. Que m’inspire cette fatigue… ?

Un appel à la vigilance pour un surcroit de charité ! Notre fatigue – et celle des autres – met en relief les défauts, les erreurs, les hésitations. Il faut prendre sur soi. Acceptons, en ces périodes de ne pas tout maitriser (encore moins que d’habitude !) et consentons paisiblement à l’imperfection. Ce n’est pas le moment des grandes déclarations ou des grandes décisions…

Un appel à se reposer ! Facile à dire ; pas toujours facile à réaliser, faute de moyens financiers, de souci de santé ou d’impératifs à tenir. Dans la vie d’une paroisse, des activités peuvent s’arrêter, des services être suspendus ; d’autres non – l’accompagnement des familles en deuil, l’ouverture des églises chaque jour ou encore la préparation matérielle et l’animation des messes. Acceptons que la vie paroissiale tourne au ralenti quelques semaines et soyons attentifs, pour ce qui doit être maintenu, à porter les choses du mieux possible, les uns avec les autres.

Un appel à la sobriété. J’ai en mémoire cette page de bande dessinée où dans une cour d’école, des enfants racontent leurs vacances : enchainement de stages de sport, de musique, de loisirs… ils ont des cernes sous les yeux. D’autres enfants les écoutent, radieux : ils ont passé leur été à la campagne à faire des cabanes, tout simplement !

Adultes, nous sommes guettés par la même tentation… Il y a tant de chose à faire ; tant de loisirs à expérimenter… Les possibilités sont aujourd’hui (presque) infinies. Si nous avons la chance de prendre des vacances, ne nous préoccupons pas de ce que nous aurons à raconter aux autres, pour les épater ! Désirons une seule chose : restaurer l’homme tout entier, corps, âme, esprit. Jésus dit aux disciples : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6, 31).

P. Sébastien de Groulard+