Vendredi 25 janvier, il est 7h30 à l’école de Santo. Avec autorité, dans un français impeccable, une élève lit le texte du jour : la conversion de Saint-Paul. Tenue et silence impressionnant des 150 élèves pour le lever du drapeau. Cette visite, avec un attaché de l’ambassade de France, fait partie des imprévus bénis du séjour, opportunité à saisir de faire entrer les deux écoles dans un réseau officiel : classes, bibliothèque, salle des professeurs, rencontre des encadrants. La beauté du site et le bonheur des enfants ne laissent pas indifférents. Le repas est partagé avec Sœur Véronique et sœur Vénette, repas frugal, cuisiné par elles-mêmes à l’extérieur, sur trois pierres, repas offert aux enfants. « Tant qu’on n’a pas connu la faim, on ne peut pas comprendre », murmure notre interlocuteur.

Puis, montée vers Canaan dans un décor plus rude. A l’école, le mur d’enceinte a tout changé. La joie est palpable. Visite, là aussi, du lieu. Sous une toile de plastique, en pleine chaleur, deux femmes cuisinent. Les enfants, récipient en plastique à la main, viennent l’un après l’autre chercher un peu de riz.

Avec un large sourire, l’attaché s’adresse aux trois sœurs : « Vous faites du bon travail, non seulement parce que vous avez choisi Dieu mais parce que vous avez choisi de vivre dans des conditions difficiles, comme et avec les enfants que vous accueillez. » Puis, s’adressant à nous : « J’ai bien vu comment les enfants vous regardaient, comment ils vous accueillaient et j’ai compris que votre travail est béni. J’emploie un vocabulaire qui n’est pas celui de la vie courante : votre travail est béni. Vous vous déplacez pour venir à leur rencontre et quand je vois la joie qu’ils affichent quand vous arrivez, je suis heureux de vous avoir accompagnées. Vous m’avez donné l’opportunité de découvrir ces écoles, de les intégrer dans le réseau de l’ambassade. Tendre la main à l’autre, à ces enfants, à leurs familles à travers l’éducation, c’est notre objectif commun et rien d’autre. »

■ Brigitte Ferry
NDN 19