Au détour d’un porche, 2 rue des Olivettes, une simple inscription : « Chapelle Saint-Joseph ». Une cour intérieure y conduit dans laquelle notre regard est attiré par une sculpture de « Saint Joseph ouvrier ». Elle est l’œuvre de l’un des grands sculpteurs du XXème siècle, Jean Fréour (1919-2010), natif de Nantes. On lui doit également la sculpture d’Anne de Bretagne devant le château des Ducs.

En 1962, à la demande du curé de Sainte-Croix souhaitant un « Saint Joseph ouvrier qu’on puisse prier sans se bander les yeux ! », en d’autres termes une « belle représentation de Saint Joseph », la sculpture prend naissance dans l’atelier de l’artiste à Batz-sur-Mer. Bien que maire puis conseiller municipal du bourg, Jean Fréour se tiendra à l’abri de la foule pour pratiquer son art. Ses œuvres sont marquées du sceau de l’identité bretonne et de sa foi catholique.

Quelle puissance créatrice dans cette œuvre dont le mouvement ascendant élève notre regard ! Une ancienne poutre de pressoir en bois de chêne est le matériau utilisé pour ériger la sculpture de 2,10 mètres. A Saint Joseph sont associés Jésus, qui se détache de la pièce de bois en haut-relief et Marie, en bas-relief. Ce dernier, qui porte une hache à la ceinture est tendu vers Jésus représenté avec un compas en haut d’une charpente. Tandis que Marie tourne son regard vers ce père et ce fils attelés à la même tâche, le tout contribuant à créer une puissante et douce harmonie. On peut reconnaître l’autoportrait de l’artiste dans le visage de Saint Joseph.

En mars 1963, lors de la bénédiction et de l’inauguration de son œuvre, Jean Fréour s’est entendu dire :« La mission de Saint Joseph, faire du travail et de la peine des hommes le moyen de rendre gloire à Dieu, vous l’avez fait exprimer au bois lui-même qui atteint son sommet dans l’apprenti divin ».

Voilà une invitation à contempler cette œuvre remarquable en se dirigeant vers la chapelle Saint-Joseph, véritable havre de paix au cœur du quartier des Olivettes et branche vivante de la paroisse Notre-Dame-de-Nantes par ses nombreuses activités pastorales.

■ Marie-Emmanuelle Dupas
NDN 19 – Carême 2019