Voici que vient le jour du Seigneur !
Ce dimanche, l’Évangile nous interpelle avec force : destruction du Temple, guerres, catastrophes… Des paroles qui semblent peu motivantes.
Pourtant, le Christ ne cherche pas à nous effrayer, mais à nous éveiller. Il nous invite à trois attitudes essentielles : discerner, espérer, persévérer.
Discerner, c’est apprendre à reconnaître ce qui vient de Dieu et ce qui nous éloigne de Lui. Aussi, Jésus nous met en garde contre les faux prophètes, les idéologies séduisantes, les abus spirituels. Il sait combien l’homme peut se laisser séduire par des discours trompeurs, même sous couvert de foi. Il nous appelle à la vigilance, à ne pas confondre la voix du Sauveur avec celle de ceux qui usurpent son nom. Cette lucidité est un don, une grâce à demander : « C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse… » (Lc 21,15).
Espérer, c’est croire que malgré les secousses du monde et de l’Église, « le Soleil de justice se lèvera » (Malachie 3, 20). Il annonce le retour du Christ qui n’est pas une fin tragique, mais l’annonce d’un Royaume de grâce et de vérité, de vie et de sainteté, de justice, d’amour et de paix. Notre espérance repose sur le règne de Jésus ressuscité, lumière dans nos ténèbres, compagnon de nos croix. C’est bien Lui qui vient guérir les cœurs blessés et porter avec nous nos fardeaux.
Persévérer, enfin, c’est vivre notre foi à ciel ouvert. Non pas enfermés derrière des murs – ceux de nos églises ou ceux de nos peurs – mais exposés au souffle de l’Esprit, en plein jour et avec lucidité. La foi ne se protège pas, elle se partage, et c’est ainsi qu’elle se propage et porte du fruit. Elle se vit dans l’accueil, la conversion, la fraternité. La Journée mondiale des pauvres nous rappelle que la pauvreté n’est pas qu’économique mais également morale et spirituelle, et que l’Évangile est une joie à offrir à tous. Dieu choisit les pauvres et les fragiles comme pierres vivantes de son Royaume.
Alors, en ces temps troublés, gardons le cap : discernement, espérance, persévérance. Car le Christ vient, et son Royaume grandit déjà au cœur de nos vies pour que la vie du monde puisse à son tour porter du fruit.
P. Sébastien Catrou, curé
