Saint Joseph : la force du silence et de l’humilité
Ce mercredi 19 mars, nous fêterons solennellement saint Joseph. En le proclamant comme Patron de l’Église universelle en 1870, le pape Pie IX mettait en lumière une figure spirituelle d’une discrétion absolue, mais d’une profondeur inégalée. Pourquoi choisir cet homme silencieux, qui passe inaperçu ? Parce que saint Joseph incarne l’extraordinaire dans l’ordinaire, la grandeur dans le service humble et caché. Honorer Joseph, c’est reconnaître la valeur de ces vies silencieuses et modestes qui façonnent le monde, sans bruit.
Joseph est l’homme du silence, une figure de la fidélité et de la présence discrète. Pas une parole de lui n’est rapportée dans les Évangiles, mais son obéissance silencieuse parle plus fort que tous les discours. Joseph est le dernier chaînon de la lignée messianique de David, celui qui, par son accueil du mystère de l’Incarnation, inscrit Jésus dans l’histoire du salut. Trois fois, l’ange lui parle : pour lui demander de prendre Marie chez lui, de fuir en Égypte, puis d’en revenir. À chaque fois, Joseph agit dans l’ombre, sans un mot, mais avec une foi absolue.
Cette discrétion fait de saint Joseph un modèle pour aujourd’hui : un modèle de paternité, de confiance et de responsabilité. Comme il a protégé l’enfant Jésus et sa mère, il inspire aujourd’hui à prendre soin des plus vulnérables.
Joseph, « homme juste », est aussi une figure de la vie intérieure. Ce que l’Évangile dit de Marie – qu’elle « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » – s’applique également à Joseph. Il est celui qui écoute, qui contemple, qui médite dans le silence. Il ne se met jamais en avant, mais il est là, toujours disponible, prêt à agir.
Saint Joseph est finalement le visage spirituel de tous ces « invisibles » qui portent le monde sans bruit : travailleurs, parents, soignants, éducateurs, artisans de la paix. Sa force est dans son humilité. Sa grandeur, dans son silence habité. C’est pourquoi il demeure une figure de consolation et de courage, un recours paternel dans les épreuves, un guide pour traverser les tempêtes avec foi et confiance.
Quel meilleur guide pourrions-nous espérer pour ce temps de carême ?
P. Loïc Le Huen, curé +