Qu’il entre, le roi de gloire ! (Ps 23,7.9)
Ce samedi 27 septembre, alors qu’approche 19h00, une longue sonnerie de « Jeanne-Antoinette », jeune fille de 183 ans, retentira dans le ciel nantais.
Réservé aux heures les plus solennelles, c’est en effet au son du bourdon – poids-plume de 5650 kg – que s’ouvrent les festivités de réouverture de notre cathédrale, accompagnant notre évêque qui pour la première fois entre avec le peuple qui lui est confié dans sa cathédrale.
Nous fêtons alors, par anticipation, l’anniversaire de la dédicace de l’église-mère du diocèse. Lointaine héritière de l’édifice que saint Félix consacra le 30 septembre 567 et qui, aux dires de ses contemporains, était « la plus belle église de Gaule », notre cathédrale n’a pas à souffrir de la comparaison !
Ce vaste vaisseau, si souvent en proie aux tragédies qui l’ont frappé, se relève une fois de plus, plus beau que jamais, même marqué par les blessures qui l’ont atteint.
À travers lui, c’est l’image du peuple de Dieu qui sans cesse manifeste le triomphe de son Seigneur pour lequel le psaume 23 appelle les « portes éternelles » du temple à s’élever pour qu’ « entre le roi de gloire ».
Ainsi rétablie au culte, notre cathédrale peut redevenir ce lieu où le Seigneur est présent, cru et célébré. À nous de l’annoncer et de le servir !
La beauté des pierres, l’élévation des voutes, les œuvres d’art restaurées ne seraient en effet rien sans la foi de ceux qui y entrent, se laissent toucher et se confient ; sans croire encore que le Seigneur y fait sa demeure, lui qui nous appelle à demeurer en lui.
Ainsi donc, c’est notre vocation baptismale qui se trouve affermie et ravivée afin que nous ouvrions notre cœur à Celui qui se tient à la porte et qui « frappe » (Apocalypse 3, 20). Lui seul est capable d’ôter de nos vies notre cœur de pierre pour nous donner un cœur de chair (cf. Ezéchiel 36, 26).
Alors que s’ouvrent enfin les portes de notre cathédrale, entrons-y avec au cœur cette espérance d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle (cf. Ap 21, 1) qui n’est autre que le royaume attendu et où la voix du Seigneur résonne pour nous dire : « Bienvenue chez vous ! »
P. Sébastien Catrou, curé +