« Il nous a conduits jusqu’au Ressuscité »
Le décès du pape François, survenu en cette octave de Pâques, résonne avec une beauté silencieuse et bouleversante. Comme si le serviteur s’effaçait discrètement pour laisser toute la place à son Maître. Alors que l’Église chante encore la victoire du Ressuscité, voici qu’elle pleure un pasteur, un homme, un témoin.Le jour de sa mort, ce lundi de l’octave, prend aux yeux de la foi une valeur de signe. François a toujours voulu une Église tournée vers les périphéries, fidèle au Christ pauvre et humble. Le jour de son passage devient comme un sceau apposé à son pontificat : celui d’un homme resté jusqu’au bout un pèlerin, debout dans la lumière de Pâques.Avec sa mort s’ouvrent aussi les rites empreints de solennité et de prière qui accompagnent le décès d’un pape. Les fidèles sont invités à prier, à célébrer des messes en sa mémoire, et à vivre une neuvaine de deuil. La liturgie romaine prévoit des rites spécifiques, dont les funérailles célébrées à Saint-Pierre de Rome, en présence de chefs d’État, de représentants des Églises chrétiennes et de milliers de fidèles venus du monde entier. En ces jours, l’humanité se penche avec respect sur une figure qui, bien au-delà des catholiques, a marqué notre époque.Mais l’Église ne reste pas immobile. Elle entre aussitôt dans une veille priante pour le conclave à venir. C’est aussi le rôle des fidèles : porter dans l’intercession les cardinaux électeurs, rassemblés à Rome pour discerner et élire un successeur à saint Pierre. Dans les eucharisties, pendant cette période, le nom du pape défunt est omis, et l’on prie « pour ton Église qui attend un pasteur ». Des intentions particulières peuvent être ajoutées pour invoquer l’Esprit Saint sur le conclave, afin que l’Église reçoive un pasteur selon le Cœur du Christ.Car si un pape meurt, la mission confiée à Pierre ne s’interrompt pas. L’Église se sait promise à une continuité : non pas figée dans la nostalgie, mais tendue vers l’avenir, toujours conduite par l’Esprit. L’élection d’un nouveau pape est à la fois un moment de recueillement et un appel missionnaire renouvelé. Elle ouvre une page nouvelle, écrite à la suite d’un homme qui, lui aussi, avait simplement dit un jour :« Je suis un pécheur. Mais j’ai confiance en la miséricorde de Dieu. »
P. Loïc Le Huen, curé +