Habemus Papam : Léon XIV, un pape pour la paix

ll était moins une pour que je puisse vous écrire ces lignes en connaissant le nom du nouveau pape, mais hélas le bulletin était déjà imprimé. Comme vous, j’attendais ce moment avec ferveur. Et comme tous les catholiques du monde, les catholiques de France reçoivent avec gratitude Léon XIV, nouveau successeur de Pierre, pasteur que Dieu donne à son Église.

Le choix du conclave fut d’une rapidité inhabituelle, presque saisissante. On dit souvent que la promptitude d’un vote est le signe d’un profond consensus ; ici, elle résonne comme un consentement unanime du Collège des cardinaux à ce que l’Esprit leur soufflait au cœur. Le cardinal Prévost n’a pas été élu par défaut, mais par adhésion. Il n’est pas un compromis, il est un appel entendu. Voilà qui devrait faire taire les lectures à courte vue, souvent tentées de projeter les crispations locales sur l’horizon universel de l’Église.

Le nom qu’il s’est choisi, Léon, dit déjà beaucoup. Il évoque le grand pape du Ve siècle, Léon Le Grand, qui osa affronter Attila les yeux dans les yeux pour arrêter les ravages de la guerre. Il renvoie aussi à Léon XIII, ce pontife du dialogue social, architecte d’une Église présente dans les tumultes du monde sans jamais céder à ses séductions. Enfin, ce nom est aussi celui d’un frère bien-aimé de saint François d’Assise, Frère Léon, compagnon humble, discret et fidèle. Trois figures, une seule orientation : la paix, la justice, la fraternité évangélique.

Et voici que le nouveau pape, tremblant, les larmes aux yeux, s’est avancé sur le balcon. Et ses premières paroles ne furent pas les siennes. Il a repris les mots mêmes du Ressuscité : « La paix soit avec vous tous ». Cela seul suffirait. Car ce ne sont pas des mots de circonstance, mais une annonce pascale. Léon XIV ne vient pas tant nous dire ce qu’il pense que nous rappeler ce que Jésus nous laisse.

Augustinien, il n’a pas manqué de citer le grand évêque d’Hippone. Sa devise empruntée à saint Augustin, « En lui, nous sommes Un », annonce l’ambition de son pontificat : rappeler que l’unité de l’Église est une œuvre d’amour, non de conformisme.

Et puis, pardonnez-moi une note plus subjective : j’ai cru voir sur ce visage, ce soir-là, une forme rare de douceur mêlée de courage. Une humilité vraie, non feinte. Celle d’un homme qui ne cherche pas à séduire mais à servir.

Pour la sixième fois consécutive, je me surprends à m’attacher sans peine à celui que Dieu place à la tête de son Église. Prions pour notre nouveau pape. Et n’oublions pas ses premiers mots : « La paix soit avec vous tous. »

P. Loïc Le Huen, curé +

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