Et si Dieu envahissait tout ?
« La connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11,9). Le prophète Isaïe nous offre une image qui parle à tous : celle des fonds marins recouverts par les eaux.
Rien n’échappe à cette immensité, tout est enveloppé, tout est porté. Ainsi en sera-t-il de la connaissance du Seigneur : elle ne sera pas réservée à quelques-uns, mais elle se répandra partout, jusque dans les moindres recoins de nos vies.
En ce deuxième dimanche de l’Avent, nous sommes invités à accueillir cette promesse avec simplicité. L’Avent n’est pas seulement une période de préparation matérielle à Noël, avec ses décorations et ses cadeaux. C’est surtout un temps pour ouvrir nos cœurs à la présence de Dieu qui vient. La connaissance du Seigneur, c’est apprendre à le reconnaître dans les gestes quotidiens : un sourire offert, une main tendue, une parole de réconciliation…
Isaïe annonce un monde nouveau, où la paix et la justice seront possibles. Nous savons bien que notre société est marquée par les tensions, les inquiétudes, parfois même la violence. Mais la parole du prophète nous rappelle que Dieu n’abandonne pas son peuple. Il vient nous apprendre à vivre autrement, à regarder nos frères et sœurs avec bienveillance, à construire des relations fondées sur la confiance et le respect.
La connaissance du Seigneur n’est pas une théorie abstraite. Elle se vit dans la prière, dans la lecture de la Parole, dans la célébration de l’Eucharistie. Elle se manifeste aussi dans nos engagements concrets : prendre soin des plus fragiles, visiter une personne isolée, partager avec celui qui manque de l’essentiel. Comme les eaux de la mer, l’amour de Dieu peut recouvrir nos peurs et nos égoïsmes pour nous ouvrir à une vie nouvelle.
Préparer Noël, c’est donc accueillir cette vague de lumière et de paix. C’est croire que le Christ vient encore aujourd’hui, dans nos familles, nos quartiers, nos communautés. Que ce temps de l’Avent nous aide à laisser grandir en nous cette connaissance du Seigneur, afin que notre terre soit vraiment remplie de sa présence et que chacun puisse en goûter la joie.
P. Sébastien Catrou, curé
