“Dans la nuit l’espérance”
Dans l’évangile de ce dimanche (Lc 17, 5-10), les Apôtres, non sans raison, disent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! »
À cette demande que nous pouvons faire nôtre, permettez-moi d’apporter une réponse qui, bien que ne figurant pas dans l’Évangile, n’en est pas moins pleine de sens : La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance.
Charles Péguy, puisque c’est lui l’auteur des mots placés dans la bouche de Dieu, nous fait goûter à l’étonnant rôle de l’espérance dans nos vies qui requiert bien la foi en « une flamme impossible à atteindre, impossible à éteindre au souffle de la mort ».
Et nous voici entraînés, alors que renaît notre cathédrale, dans le cadre du jubilé de l’Espérance, par cette « petite espérance [qui] s’avance entre ses deux grandes sœurs » que sont la foi et la charité.
Et le poète d’ajouter qu’on « ne voit quasiment pas celle qui est au milieu » :
La petite, celle qui va encore à l’école.
Et qui marche.
Perdue dans les jupes de ses sœurs.
Et [le peuple chrétien] croit volontiers que ce sont les deux grandes qui trainent la petite par la main.
Et pourtant :
C’est elle, cette petite, qui entraîne tout.
Car la Foi ne voit que ce qui est.
Et elle elle voit ce qui sera.
La Charité n’aime que ce qui est.
Et elle elle aime ce qui sera.
Ces mots bouleversants, emplis de fraîcheur et de bon sens, résonnent dans un spectacle* offert les 10,11 et 12 octobre à la cathédrale. Tissé de musique, de silence et de parole vive, ce spectacle donne corps à un texte incandescent, où Dieu lui-même s’émerveille de cette vertu qui « va à pied », qui traverse l’épaisseur du monde comme une flamme vacillante.
Je vous encourage vivement à vous y rendre !
Sébastien Catrou, curé +
Citations tirées du Porche du Mystère de la deuxième vertu de Charles Péguy.
* “Dans la nuit, l’espérance” (information à l’intérieur)
