« Quand je crie, réponds-moi » (Ps 4, 1)

De l’évangile de ce dimanche 19 octobre (Lc 18,1-8) monte un cri : celui d’une veuve que Jésus cite en exemple et qui, à force de persévérance, obtient justice d’un magistrat longtemps sourd à ses appels.

Jésus se sert de cette petite histoire pour rappeler que son Père « fait justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit » (Lc 18, 7).

Si dans nos églises nous sommes familiers des cris des enfants, nous sommes en revanche moins habitués à ceux qu’expriment pudiquement les prières souvent silencieuses sur lesquelles tant de larmes sont versées. Ce sont pourtant celles-là qui courent à travers la Bible et à propos desquelles sainte Thérèse d’Avila écrit : « On verse plus de larmes sur les prières exaucées que sur les prières non exaucées ».

Ce cri de la prière dans la détresse nous rend proche de celui des pauvres dont le pape Léon XIV nous invite à ne pas nous détourner. Dans la droite ligne de l’encyclique du pape François Dilexit Nos (Il nous a aimés) qui avait approfondi le mystère inépuisable de l’amour humain et divin du Cœur de Jésus, l’exhortation apostolique Dilexi te du pape Léon fait résonner le lien fort qui existe entre l’amour du Christ et son appel à nous rapprocher des pauvres. Il s’agit de leur faire entendre, à travers l’amitié et l’engagement concret qui peuvent être nôtres cette si belle affirmation du Seigneur dont l’exhortation a pris le titre : « Je t’ai aimé » (Apocalypse 3, 9).

C’est cet amour inconditionnel du Seigneur pour le pauvre qui retentit dans l’évangile du dimanche 26 octobre (Lc 18, 9-14). Nous sommes là dans le Temple où un pharisien et un publicain sont montés. Le premier pour rendre grâce de n’être pas comme les autres. Le second pour pleurer ses péchés. Nous connaissons la suite où Jésus affirme que le pécheur repenti, contrairement au pharisien qui méprise son prochain, est devenu juste.

C’est de cette justice qui fait grâce, dont nous sommes si souvent comblés par le Seigneur, que nous sommes par appel de Dieu invités à témoigner pour que l’amour de Dieu puisse être entendu de tous et mieux encore connu.

Imitant le cœur de Dieu, nous serons ainsi cette Église dont le pape Léon dit qu’elle « ne met pas de limite à l’amour, ne connait pas d’ennemis à combattre, mais seulement des hommes et des femmes à aimer ». C’est « l’Église dont le monde a besoin aujourd’hui » (Dilexi te n°120).

 P. Sébastien Catrou, curé +

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