L’Espérance : une petite fille vêtue de vert !

L’Espérance : une petite fille vêtue de vert !

Après le violet de l’Avent puis le blanc ou le doré des fêtes de la Nativité du Seigneur, nous avons retrouvé depuis lundi dernier le « vert » du temps ordinaire. Et en effet, les prêtres ont revêtu leurs chasubles vertes. On le sait et on le dit souvent, le vert est la couleur de l’Espérance. Mais quelle est sa signification dans la liturgie ? Quand et pourquoi les prêtres l’utilisent-ils ?Une chose est certaine, la couleur verte est la plus utilisée du cycle liturgique. Réservée au temps ordinaire, son usage se déploie en deux moments dans le calendrier liturgique : entre le baptême du Christ (1er dimanche suivant l’Épiphanie) et le mercredi des Cendres (marquant l’entrée dans le Carême), puis entre la Pentecôte et l’Avent. Néanmoins, sa symbolique est loin d’être « ordinaire ».Du latin viridis (verdoyant), issu du verbe virere (être vert, florissant), le vert est principalement associé à la nature et au renouveau de la végétation. Cette couleur évoque donc la croissance de l’Église grâce à la sève venue de Dieu. Elle symbolise l’attente confiante des réalités dernières, la croissance du Royaume de Dieu. Le vert en liturgie trouve sa source, avec d’autres couleurs liturgiques, dans la Bible, dans le Cantique des Cantiques : « Le cypre (vert) avec le nard (doré) et le nard avec le safran (rouge) » (Ct. 4, 13). Et c’est le Pape Innocent III au XIIème siècle, puis l’évêque Durand de Mende, au XIIIème siècle, qui vont associer le vert, et d’autres couleurs, à ce passage biblique. Au XVIème siècle, le Concile de Trente fixera les couleurs liturgiques principales telles que nous les connaissons encore aujourd’hui.Couleur de l’Espérance, qui fonde la foi chrétienne, le vert est furieusement d’actualité en cette année jubilaire de l’Espérance. Le vert symbolise le calme, la paix, l’espérance. Cette couleur évoque aussi la nature, la création de Dieu, le monde que Dieu aime. C’est une douce invitation non seulement à aimer notre monde voulu et aimé par Dieu lui-même, mais aussi à y déployer tous les trésors de l’Evangile dont nous sommes les intendants C’est une manière de dire l’œuvre de Dieu au cœur du monde et de la création, grâce à ceux qui prennent au sérieux l’évangile : qui aiment, pardonnent, consolent, relèvent, encouragent quotidiennement. C’est donc la couleur naturelle de la liturgie et de la prière qui travaille le monde et le transforme en commençant par le cœur des croyants eux-mêmes.Ainsi cette année jubilaire sera verte ! Verte comme l’Espérance. Comme l’écrit Charles Péguy dans ‘Le Porche du Mystère de la deuxième vertu’, « L’Espérance est une petite fille de rien du tout  (…) C’est une petite fille pourtant qui traversera les mondes. »P. Loïc Le Huen, curé +

Derniers articles

Aller en haut