Deux assemblées !

À la fin du concert du Grand Orgue de la basilique Saint-Nicolas, dimanche dernier après-midi, vers 17h30 la basilique semblait se vider pour retrouver son religieux silence. Et pourtant quelques dizaines de minutes après, vers 18h00, elle était de nouveau pleine pour la célébration de la messe dominicale des « Jeunes Adultes du Centre-Ville de Nantes ». Deux « assemblées » se succèdent, et d’ailleurs se recoupent en partie. Deux assemblées qui sont des temps forts de Saint-Nicolas, deux motifs de son rayonnement. Et cela est vrai pour les trois églises de notre paroisse. Une partie de ces assemblées est composée de participants mélomanes ou croyants, parfois les deux, une autre partie est composée de ceux qui sont de passage, touristes avertis ou promeneurs du dimanche attirés par ces formidables bâtisses qui vont gratter le ciel par leurs flèches, dômes et beffrois.

Bien entendu, l’on retrouve ces deux domaines, sacré et culturel, au cours de l’année dans les divers événements de nos églises. Les concerts exceptionnels ou ceux de l’« Association des Orgues de Notre-Dame de Nantes », le « mapping » Immersia Bon-Port ou ….. Mais aussi, les célébrations et messes qui marquent le temps liturgique de l’Avent au Temps Ordinaire, celles qui accompagnent la vie sacramentelle des hommes.

Certains catholiques voudraient réserver les églises au sacré, certains agnostiques voudraient en faire des musées. Faux débat qui, d’un côté, limite le sacré au culte – alors qu’il est présent dans la vie de toute personne en recherche de son humanité profonde et de sa transcendance, notamment à travers l’art, ancien ou contemporain – et qui, de l’autre, dénie la spiritualité, le sacré, qui fait des églises des lieux vivants et habités ouverts à tout le monde pour y rencontrer le Christ.

Il appartient à la communauté chrétienne d’accueillir au fil des jours ces deux « assemblées » de la même manière, avec autant de prévenance que de respect, ne les différenciant pas. Ce sont des personnes qu’il nous faut accueillir, chacune dans sa démarche, dans sa recherche, voire dans sa curiosité ou son indolence. C’est une fonction vitale pour nos églises du centre-ville, le premier pas vers le prochain à qui l’on donne du temps et de l’attention, mais qui nous ouvre très simplement sur notre monde.

Loïc Le Huen, curé +

Derniers articles

Aller en haut