Il est né le Divin Enfant !

Dimanches 25 décembre 2022 et 1er janvier 2023

Si les fêtes chrétiennes font de moins en moins partie de la vie de notre société, reconnaissons que celle de Noël fait de la résistance et demeure très présente. Mais ne nous voilons pas la face, Noël est en bien des cas devenu un prétexte commercial ou une simple occasion de faire un bon repas, de faire la fête. Il n’en demeure pas moins que cet événement se fonde sur un fait historique qui, que nous soyons croyants ou non, a profondément changé la face du monde : «  Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » (Is 9, 1)

Ainsi, Noël à Nantes s’éclaire chaque soir des décorations « made in Voyage en Hiver » tout en « sobriété » et en « discrétion » par des centaines de « Led » bravant la crise énergétique ! Nantes s’éclaire aussi par la fête commerciale (Marché de Noël, manèges et vitrines des magasins) qui n’arrive pas à anesthésier la crise économique. Finalement, on essaye de s’évader du présent, pas forcément beau, avec un « Noël laïc » pendant lequel, paradoxalement, se sont un cerf biblique lumineux et les cloches de nos églises qui sont appelés à la rescousse pour lui donner sens. Dans ce contexte, redonner sa profondeur au grand Mystère de l’Incarnation, à Noël, ne semble pas gagné, même si les assemblées hétérogènes des messes de la nuit de Noël chanteront « Il est né de divin enfant » ! Sauront-ils, ces pratiquants d’un soir, quelque chose de l’admirable Mystère qui se passe quand, justement, il naît le « Divin Enfant » ? Mais réjouissons-nous quand même de cette affluence dans les églises, où chacun peut à nouveau entendre, dans le bruit du monde, l’annonce d’une joie extraordinaire, comme elle fut annoncée il y a plus de deux mille ans à quelques bergers. Cette joie est le signe de la présence de Dieu qui sauve notre humanité.

Ainsi, tenter d’enlever à Noël son sens sacré et mystérieux, c’est mettre en place une parodie grotesque et contre-nature de la nativité : consumérisme boulimique, humanitarisme bon marché, satisfaction maladroite des plaisirs premiers, courir en somme… mais après quoi ? Un « Noël laïc », qui exprime surtout la perte de sens que l’homme contemporain tente d’apaiser par des euphories morphiniques.

Pourtant, Noël, c’est avant tout la fête à travers laquelle l’homme reconnaît la présence de Dieu dans l’aventure humaine et, par conséquent, la dimension transcendantale de sa propre vie. Quand Dieu naît, quelque chose de bon et de nouveau naît en chaque homme.

Par-delà nos agitations, par-delà nos inquiétudes pour le quotidien et pour l’avenir, en cette fête Jésus vient frapper à la porte de notre cœur.

Il nous offre sa lumière et son amour. N’est-ce pas ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui ?
« Il est né de Divin Enfant » : Osons accueillir le Sauveur, partager la paix et la joie de sa présence avec nos familles, nos proches et tous ceux qui sont en attente.

Loïc Le Huen, curé +