Les Ukrainiens sont nos frères. Les Russes aussi, dailleurs !

Dimanches 27 mars et 3 avril

La guerre ? Pour la plupart d’entre nous, il y en avait eu deux : la Première et la Deuxième. Bien sûr, il y en avait eu d’autres, avant, mais elles nous semblaient tellement éloignées qu’on les avait à peu près oubliées… Bien entendu, il y en avait aussi eu d’autres, ailleurs, elles nous semblaient tellement lointaines qu’on les avait à peu près ignorées… Il y en avait donc eu deux. Et, vraisemblablement, il n’y en aurait pas d’autres…. Et soudain arrive l’Ukraine.

Et nous le savons, toujours, la guerre défigure l’humanité et seule la paix la restaure dans sa dignité. Toujours, la guerre est une folie et seule la fraternité crée des chemins d’avenir.

Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : à toutes les étapes de l’Histoire de l’humanité, l’homme n’a pas échappé à la violence et les guerres en sont les repères incontournables. Même la Bible ne fait pas exception ! Depuis les récits bibliques de Caïn et Abel et de la tour de Babel, l’envie et la jalousie restent les détonateurs souvent automatiques de tous les conflits. Alors, la guerre serait-elle une fatalité ? Je ne le crois pas. Mais le cœur de l’homme est traversé par ses contradictions et ses démons intérieurs. Les appétits de puissance et l’ego surdimensionné ne peuvent alors se satisfaire que dans la guerre et la violence.

Aujourd’hui, si la guerre en Ukraine et sa proximité géographique nous mettent en éveil. Si le flux et le flot des réfugiés nous font rencontrer les visages de celles et ceux qui doivent fuir pour vivre, nous pouvons nous poser la question : cette guerre nous concerne-t-elle ? Je crois que oui !

Tout d’abord, parce que l’intervention militaire de la Fédération de Russie en Ukraine fait peser le risque d’une guerre longue et meurtrière et déstabilise les équilibres de paix en Europe et dans le monde. Parce que cette initiative unilatérale replonge l’Europe dans l’engrenage de la violence. Et si la guerre n’est pas stoppée rapidement, on peut s’attendre à des dizaines de milliers de victimes : des morts, des blessés, des exilés, des personnes séparées de leurs proches, des orphelins… sans parler de toutes les victimes collatérales inévitablement produites par ce genre de conflits. Alors oui, cette guerre nous concerne !

C’est pourquoi, le pape François a annoncé qu’en cette période de guerre, il allait confier à la Vierge Marie les nations en conflit et les populations qui en sont victimes. Ce vendredi 25 mars, à l’occasion de la fête de l’Annonciation, le Saint Père accomplira un acte solennel de consécration de l’humanité, et particulièrement de l’Ukraine et de la Russie, au cœur immaculé de Marie. C’est un geste de l’Eglise universelle et le pape nous invite à nous retrouver et nous unir à cette prière « afin que le saint Peuple de Dieu fasse monter vers sa Mère la supplique, unanime et pressante ».

Cet acte de consécration, cette prière de toute l’Eglise, doit nous rappeler que le bonheur ne s’expérimente pas dans la loi de la jungle ni dans la victoire du plus fort mais dans une redécouverte de ce qu’est la fraternité. Et le chemin qui conduit à la fraternité est toujours le chemin de la Paix.

Alors que cesse la guerre et que vienne la Paix afin que tous les hommes et toutes les femmes puissent vivre dans la fraternité et l’harmonie. Parce que la fraternité ne peut être qu’universelle.

Parce que les Ukrainiens sont nos frères. Les Russes aussi, d’ailleurs !

P. Loïc Le Huen, +