La crèche de Noël :
Un Mystère qui peut toucher les cœurs !

Dimanche 28 novembre 2021

Dans nos trois églises, comme sans doute dans nos maisons, le temps de l’Avent s’ouvre  bien souvent avec la réalisation de la crèche de Noël. Ainsi fait-elle partie des rituels d’entrée en Avent, temps précieux de préparation à la venue du Sauveur. Souvent elle devient pour quelques semaines le nouveau cadre de nos prières, et nous prenons plaisir à allumer une bougie devant la Sainte Famille.

La construction patiente de la crèche est, en elle-même, une préparation à la venue de Jésus : elle peut devenir exercice de relecture de soi-même, dans chacune de nos dimensions et des liens qui nous unissent à Dieu, à sa Création, à tout être qui l’habite. Elle est une illustration de la Cité de Dieu que nous souhaitons construire.

Il y a d’abord le socle et les fondations, sur lesquels reposera la crèche. Ils nous interrogent sur nos propres fondements, sur la base que nous voulons donner à notre vie de chrétien, sur la manière dont nous voulons œuvrer au développement de notre société. Sur quoi ai-je bâti ma vie ? Pour m’élever dans quelle direction ?

Viennent ensuite les matériaux choisis pour dessiner le paysage. Dans la diversité du lichen à la branche de sapin qui le porte, du caillou calcaire à la mousse moelleuse, se lit ici la beauté de la Création confiée à l’être humain par Dieu. Cela représente pour nous une invitation à célébrer les œuvres de Dieu.

Puis nous disposons les santons. Il y a là parfois abondance de costumes, de conditions et de talents. Chacun a son travail, comme pour souligner la dignité de la personne. Chacun est porteur de son identité, car l’unité de la famille humaine n’abolit pas les personnes, les peuples et les cultures mais elle les rend plus unis dans leur légitime diversité.

Enfin, plaçons la Sainte Famille au centre de notre quotidien. Tournons-nous vers Jésus par Marie, Reine de toute la Création. La figure de saint Joseph, protecteur de l’Eglise universelle, peut nous enseigner à protéger, peut nous motiver à travailler avec générosité et tendresse pour prendre soin de ce monde que Dieu nous a confié.

C’est ainsi que le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscitera toujours stupeur et émerveillement. Représenter l’événement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité, joie et beauté. Chacune des crèches de nos églises le manifeste bien. Et en particulier celle, grand format, de la basilique Saint-Nicolas.

Mais après plusieurs décennies de bon et loyaux services, nous avons dû nous rendre à l’évidence, le temps à fait son œuvre et l’état de dégradation de la grande crèche de Saint-Nicolas est tel que cette année nous avons choisi de ne pas l’installer. En effet, les outrages du temps et les manipulations compliquées pour la ranger à la fin de la période de Noël l’ont endommagée : Vêtements sales, déchirés ou décousus des personnages, articulations défectueuses ou cassées des mannequins, peintures écaillées, visages ayant reçu des coups… à y regarder de plus près, nous étions au bord du contre-témoignage de ce que veut montrer cette crèche aux chrétiens comme à la foule des badauds qu’y s’y pressent à la faveur du marché de Noël. Il était préférable de ne pas l’installer cette année.

Alors rassurez-vous, une crèche a quand même été préparée dans la basilique car une question se pose : Pourquoi la crèche suscite-t-elle tant d’émerveillement et nous émeut-elle ? Tout d’abord parce qu’elle manifeste la tendresse de Dieu. Lui, le Créateur de l’univers, s’abaisse à notre petitesse. La crèche, grande ou petite, simple ou déployée est donc, pour nous, un appel à suivre le Christ sur le chemin de la pauvreté, du dépouillement, qui, de la mangeoire de Bethléem conduit à la croix.

C’est le grand mystère ! Prions pour que nos crèches touchent les cœurs…

P. Loïc Le Huen +