Mois du changement !?

Dimanche 21 novembre 2021

Nous l’expérimentons, novembre est un mois de transition, de changement. Les températures rafraîchissent, les nuits s’allongent… La Toussaint a inauguré ce passage et comme les Saints, nous devons faire appel au meilleur de nous-mêmes pour nous préparer aux rigueurs de l’hiver : une vie juste, tournée vers Dieu et notre prochain.

De tout cela, nous en avons bien besoin. Car les dernières semaines ont été éprouvantes. La remise du Rapport de la Commission Indépendante sur les Abus dans l’Église nous a posé devant le constat que le mal pouvait aussi frapper au cœur de l’Église. Réunis à Lourdes pour leur assemblée plénière, début novembre, les évêques ont reconnu « la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies les personnes victimes dabus sexuel » ainsi que la « dimension systémique de ces violences ». Cette double reconnaissance « entraîne un devoir de justice et de réparation, qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité ». Cette prise de conscience a poussé les évêques à prendre des mesures importantes pour que l’Église accomplisse sa mission en fidélité à l’Évangile du Christ. Des sentiments mêlés ont dû nous traverser… Est-ce qu’on peut en parler ? Oui. Mgr Percerou ira à la rencontre des baptisés pour échanger avec eux autour du rapport de la CIASE jeudi 25 novembre de 20h à 22h dans l’amphithéâtre du Loquidy.

Pour avancer, une opportunité se présente. Le Pape François a invité toute l’Église à réfléchir à un fonctionnement plus synodal. Le mot Synode a pour étymologie « marcher ensemble ». Et nous en avons besoin car la crise actuelle révèle deux choses :

  • Que chacun doit rendre compte de sa gestion des affaires de l’Église
  • Qu’il n’est pas constructif d’ignorer la parole de qui que ce soit dans l’Église.

Ensemble, nous devons veiller à ce que l’Église ne perde jamais le cap que le Christ a indiqué : annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Afin de déployer ce synode ici à Notre-Dame de Nantes, nous commencerons par vivre, en communauté, une assemblée paroissiale le dimanche 16 janvier dans l’après-midi.

Mais alors que l’Église réfléchit à prendre au sérieux la parole de tous, par pure coïncidence, un « nouveau » Missel Romain (liturgie de la messe) va être mis en place. Prévu de longue date, ce missel cherche à se rapprocher du texte latin original, tout en tenant compte des richesses propres à la langue française. Travail de spécialistes, l’enjeu aujourd’hui est de savoir comment la communauté dans son ensemble va recevoir ces changements dans notre liturgie. Cette dernière est notre trésor commun. Il nous faut donc entendre comment chacun vit la liturgie dans notre communauté ! Mais dans ce domaine, il peut être difficile de concilier l’unité de l’Église avec la diversité que nous sommes. Les divisions nous guettent. Dans le feu du débat, on peut parfois jeter la charité par-dessus bord. Alors, si nous devons échanger sur ce qui nous blesse et nous divise, il est bon aussi de partager sur ce qui nous guérit et nous unit.

Ne l’oublions pas en cette année synodale.

P. Loïc Le Huen +