Ne nous laissons pas confisquer la joie de l’Avent !

Dimanche 29 novembre 2020

Que de suspens autour de ce premier dimanche de l’Avent 2020 !

L’état n’en finit pas de jouer avec nos nerfs et les annonces présidentielles quant à la reprise du culte public et en particulier des messes avec assemblée, avec la jauge de 30 personnes, n’ont pas manqué de provoquer au mieux de l’incompréhension au pire une immense colère, tant le sentiment « que cette mesure irréaliste et inapplicable est tout à fait irrespectueuse de la réalité de la pratique religieuse des catholiques ».

Mais, et nous en étions certains, le dialogue qu’entretient la Conférence des Evêques de France avec le gouvernement allait permettre à celui-ci de revoir sa copie et c’est finalement… une jauge de 30 personnes que maintient le gouvernement. C’est donc cette mesure profondément injuste qui est retenue. Et nos Evêques de s’interroger sur les véritables critères utilisés par le gouvernement pour fixer les conditions de ce confinement. « Certes les cultes ne sont pas des commerces mais traiter ainsi les religions, c’est considérer comme accessoire la foi de millions de croyants. C’est une grave erreur pour notre société tout entière. »

Malgré ces mesures délétères, qui se veulent l’affirmation qu’il n’y a que des individus et qu’il n’y a que de la consommation donc qu’il n’y a pas de spiritualité, il nous faut résolument entrer dans le temps de l’Avent ! Ne pas se faire confisquer aussi notre progression joyeuse vers Noël. Nous tourner vers l’avenir et reprendre à notre compte l’appel du prophète Isaïe : « préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du Seigneur » !

Car quoi que décident les technocrates de l’absurde qui nous gouvernent. Nous entrons dans le temps de l’Avent ! Certes c’est le temps de la préparation à la fête de Noël, mais pas seulement. L’Avent nous prépare aussi à attendre la fin des temps. Non seulement en nous tournant vers le Christ qui est déjà venu, en se faisant homme, mais en nous tournant aussi vers sa manifestation ultime, vers le jour où le Christ viendra dans sa gloire. Et cette orientation vers l’avenir appartient aux bonnes choses que Dieu veut pour nous. Elle fait partie du salut qu’il nous offre.

On dit volontiers que les grandes visions prophétiques de l’histoire ont aujourd’hui disparu.

  • Que nous sommes entrés dans une ère de gestion, et surtout de gestion à court terme, nous en avons la démonstration la plus éclatante ces derniers jours.
  • Que nous oublions les grandes solidarité
  • Que la dé-responsabilisation nous guette.
  • Que l’individualisme règne

Que nous nous replions sur le présent, absorbés par l’insécurité du quotidien et par ses soucis, ou noyés dans la consommation ou la jouissance de l’instant.

Tout cela est aggravé d’ailleurs par la crise sanitaire et son cortège d’infantilisations étatiques qui accentue le phénomène.

Lorsque tombe l’hiver et que les jours se font courts, le temps de l’Avent apporte cette sereine et discrète lumière qui déjà annonce la joie de Noël.

Or notre foi, en nous faisant attendre l’avènement dernier du Christ, nous oblige à relever la tête. Elle nous fait regarder à nouveau en avant, très loin. Même si nos yeux ne peuvent distinguer l’horizon des derniers temps, le fait de regarder vers l’avènement du Christ nous dilate le cœur, nous fait respirer davantage.

Tenons-nous dans cette attitude de veille, d’attente, elle nous redonnera du courage. Ne nous laissons pas confisquer la joie de cette attente.

Que ce temps d’Avent soit pour nous tous un temps de veille afin que le Seigneur nous trouve prêts !

P. Loïc Le Huen +