Heureux !

Dimanche 1er novembre 2020

Heureux. Heureux. Heureux… Ce sont les mots que nous entendrons dans l’Évangile en cette fête de la Toussaint, les mots des Béatitudes. Mais, est-il possible et décent de dire ces mots, de les répéter à satiété, alors que nous entrons dans un « épisode 2 » du confinement qui nous isolera au moment où nous aurions besoin de nous soutenir, alors que la nation et en particulier les catholiques de France ont été de nouveau attaqués si lâchement ? Pouvons-nous décemment parler de bonheur, alors que nous sommes pris aux tripes par l’angoisse, que nous sommes prêts à nous effondrer en larmes, à être submergés par l’émotion ? Pouvons-nous annoncer le bonheur dans ces conditions ? Comment parler des drames qui nous frappent tous ? Les mots nous manquent sinon ceux de la prière, mais aussi ceux d’une immense colère…

Ainsi le contraste entre cet évangile des Béatitudes et notre état du moment est considérable.

Mais ce que nous disent ces Béatitudes, c’est qu’il existe un monde meilleur, que cela est possible. C’est le sens de la fête de la Toussaint. Oui ces béatitudes nous disent qu’est planté au cœur de l’homme un grand désir, désir de paix, de justice et de miséricorde, et que ce désir ouvre à l’homme la porte vers un au-delà. Elles nous disent qu’un jour, par la grâce de Dieu, ce désir se réalisera.

Alors en ces temps où nous célébrons la communion des Saints, notre meilleure réponse sera d’être présents, sans trembler, dans nos églises pour cette fête de la Toussaint. Avec en tête la prière de Saint François :

Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

Face à ceux qui nous persécutent, soyons fidèles dans la foi, forts dans l’espérance, généreux dans la charité.
Que ce programme soit le nôtre pour les semaines si éprouvantes qui s’annoncent.

En communion avec l’Église de France faisons nôtre cette prière de nos évêques :

« Seigneur, nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaitre un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de plusieurs personnes dans la basilique Notre Dame de Nice.

Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraine aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance.

Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur.

Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice. Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique.

A la veille de la Toussaint, que l’Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité.

Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions. »