« Tempus per annum/Temps de la sainteté »

Dimanche 7 juin 2020

La fête de la Pentecôte ayant clos le cycle des célébrations de la Pâque, nous voici entrés dans ce que l’Eglise appelle le Temps ordinaire de la liturgie. Alors arrêtons-nous quelques instants sur ce « temps ». Et reconnaissons-le, le Temps ordinaire de la liturgie a quelque chose de péjoratif. Est-ce la monotonie ? L’insignifiance ? Le caractère quelconque du temps qui passe ? Le risque est grand que s’installe l’ennui et finalement l’envie d’aller voir ailleurs. Car même si la couleur verte des ornements évoque la nature bucolique et le beau temps, parler du temps « ordinaire » ce n’est pas très stimulant. Le Missel Romain, qui s’exprime en latin, donne à ce temps liturgique le nom plus explicite de « Tempus per annum », que l’on peut traduire par « le temps qui court au fil de l’année ». Mais c’est encore un peu passif, comme l’impression du temps qui passe et nous emporte. C’est donc le Pape François qui peut nous éclairer grâce à l’exhortation apostolique « Gaudete et Exultate ». Rien que son titre nous réveille ! « Soyez dans la Joie et l’Allégresse ! » Et il l’explique par une citation de Léon Bloy : « dans la vie il n’y a qu’une tristesse, c’est de ne pas être des saints ». Pourquoi ne pas employer ce temps qui nous est donné, pour devenir des saints ? « Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes » ; « Laissez la grâce de votre baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté ». Et le Pape de nous donner des pistes pour viser la sainteté dans le monde actuel : endurance, patience et douceur, joie et sens de l’humour, audace et ferveur. Tout un programme, ou mieux un état d’esprit. Voilà notre temps ordinaire. Alors ce temps après la Pentecôte pourrait être bien occupé, bien vivant, bien rempli et très riche. Comment nommer ce temps alors ?Le Temps de la sainteté !

P. Loïc Le Huen +