La vie en rose !

Dimanche 15 décembre 2019

Nous allumons ce dimanche 15 décembre notre troisième bougie de l’Avent ! A n’en pas douter, Noël approche et ce 3ème dimanche de l’Avent, que l’on appelle souvent « Gaudete » (« réjouis-toi » en latin), nous invite justement à nous réjouir, à tourner nos regards vers la fête qui approche, vers l’aurore du Salut qui s’annonce. Réjouissez-vous ! Soyez dans la joie ! Accueillez la Bonne Nouvelle ! C’est ce qu’affirment les lectures de ce dimanche ! Pourquoi ? Le Seigneur vient !

Et d’ailleurs, la liturgie elle-même veut le manifester, les ornements liturgiques jusque-là de couleur violette, symbole de conversion et de préparation à la rencontre du Christ, peuvent selon les lieux, s’éclaircissent pour devenir roses. Rose ?! Cette couleur peut nous sembler un peu puérile et ne manquera pas de vous rappeler peut-être une chanson célèbre d’Édith Piaf : « La vie en rose ». Comme elle, qui n’a pas rêvé d’entendre tout bas des mots d’amour et de voir la vie en rose. Mais étonnement, en ce très rose dimanche de la joie, il se peut que vous ne trouviez que bien peu de motifs de vous réjouir dans votre quotidien. Il se peut que cet appel à la joie vous semble factice, un peu décalé dans le tumulte des mouvements sociaux, de la misère si présente dans nos rues. Comme si nous étions forcés de nous réjouir, d’obéir à un mot d’ordre…

Bien entendu, je ne vous parle pas ici de la joie circonstancielle, celle que nous procurent les événements plus ou moins heureux de nos vies. Cette joie n’est certes pas à mépriser, bien au contraire, elle est à cultiver et à protéger ; elle a beaucoup de prix. Mais elle est aussi aléatoire et fragile que les événements qui l’ont causée.

Je veux plutôt parler de cette autre joie : la joie sans cause. Celle qui surgit quand on ne l’attend pas. Celle qui vient d’on ne sait où… ou peut-être de Dieu. Cette joie, est certainement le dernier mot de la vie. Elle parcourt tout l’Évangile comme une note constante, comme la raison profonde de tout ce qui est. Dieu nous a faits pour la joie. Pour nous partager sa joie.

A l’approche de Noël, prenons cet appel au sérieux. La joie simple de Noël nous est promise, comme la joie d’une rencontre, quoi qu’il en soit de nos blessures, de nos grandes épreuves ou de nos petites galères. Personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur.

Cette joie-là est le bien le plus précieux que nous puissions espérer et le plus grand cadeau que nous puissions recevoir. Cette grande joie que vont bientôt annoncer les Anges dans la nuit étoilée de notre monde, l’entendrons-nous ?

P. Loïc Le Huen +