Le ciborium de Saint-Nicolas

Qu’est-ce qu’un ciborium ? Un édicule destiné à mettre en valeur et protéger l’autel, l’espace le plus sacré de l’église. La forme de celui qui est dans le chœur de Saint Nicolas a été utilisée jusqu’au XIIème siècle. Par la suite le ciborium devient carré et est recouvert d’un voile fait de tissus rares que l’on fermait lors de l’Eucharistie : le baldaquin. En italien, baldaccino signifie “drap de Bagdad“. D’où les baldaquins en pierre comme celui de Saint Pierre de Rome.

Les flèches du ciborium de la basilique s’élancent particulièrement haut. Elles élèvent notre âme vers Le Tout Puissant. L’une d’elles pointe d’ailleurs vers la clé de voûte. L’ensemble reproduit les flèches extérieures de la basilique, dont la plus haute mesure 100 mètres.

La construction de l’édifice actuel a été confiée en 1844 par l’abbé Félix Fournier à Lassus, célèbre pour avoir restauré la Sainte Chapelle et Notre Dame de Paris avec Viollet-le-Duc. On dit qu’en 1869, l’abbé avait déposé sous la croix scellée à la cime du clocher les saintes reliques des protecteurs de la paroisse. Un véritable acte de foi au cœur de la cité !

Après la mort de Lassus, l’architecte Bourgerel termine cet édifice néogothique (il réalisera plus tard le Muséum d’Histoire Naturelle, de style néoclassique). Il lui fallut 15 ans pour construire le clocher. C’est également lui qui réalisa le maître-autel. En bas, la Cène réalisée d’après Léonard de Vinci. Plus haut, on reconnaît Félix Fournier élevant l’église au-dessus de lui. A droite la bienheureuse Françoise d’Amboise délaissant sa couronne ducale. Elle avait été mariée à 7 ans au duc de Bretagne. A la mort de celui-ci, elle fonda un couvent de carmélites à Vannes, refusant un nouveau mariage et échappant à un enlèvement. Ses reliques sont conservées à la cathédrale.  A sa droite, les fameux Enfants nantais, Saint Donatien et Saint Rogatien brandissent les palmes de leur martyre. Décapités pour leur foi vers l’an 304, dans l’actuelle rue Saint Donatien, leurs corps furent placés sous Constantin dans ce qui est aujourd’hui l’église Saint Donatien. Ils marquèrent l’avènement de la chrétienté à Nantes.

■ Marie Aude de Lamaze
NDN 21