(Re)Partir

Dimanche 1er septembre

C’est la rentrée ; le début d’un nouveau cycle pour les écoliers, les étudiants, les personnes qui travaillent, les familles… et les communautés chrétiennes. Dimanche prochain, le père Loïc Le Huen signera cet édito. Il est dorénavant votre curé.

Ceux qui aiment randonner savent combien l’expérience de la marche nous établit dans une précarité bienfaisante. Elle nous rend plus attentifs au monde qui nous entoure du lever au coucher du soleil. Elle nous rend dépendants les uns des autres. Elle nous simplifie. Elle nous unifie. Elle rend nos cœurs plus sensibles à l’œuvre de Dieu en nous et autour de nous.

Le 15 août dernier, au terme de dix jours de marche sur les causses de Lozère avec quelques routiers scouts, chacun a été invité à partager aux autres une image qu’il gardait dans le cœur des jours passés ensemble. Le premier souvenir qui a surgit de ma mémoire est une veillée, un soir, sur les contreforts des Cévennes, au terme d’une journée de marche, avec des sacs bien lourds.

Les jeunes étaient joyeux, serrés les uns contre les autres pour limiter les effets du vent qui annonçait un orage. Dans le lointain, les crêtes des causses arpentées les jours précédents formaient une houle paisible, à l’infini. Des jeunes fatigués par la marche, la « bouche pleine de rires » (Ps 125) malgré quelques bleus à l’âme, conséquence des inévitables frictions de tout groupe humain. Des jeunes nourris de l’eucharistie, le matin même, dans l’église paroissiale de Florac. C’était la fête de la Transfiguration.

Un routier scout entretenait ses frères d’une lecture qui l’avait passionné, sur le « leadership vertueux ». Son cœur était ardent, son enthousiasme contagieux, porté par un élan qui le précédait ; celui d’une rencontre fondatrice avec le Christ, dans la chapelle des frères de Taizé lorsqu’il était en classe de seconde. Les autres l’écoutaient, captivés, renouvelant en eux le désir de porter un regard bienveillant sur ce monde pour mieux le servir. Au terme de ces échanges, dans un acte de foi commun, « avant d’aller dormir sous les étoiles », leur prière des complies s’est élevée vers le ciel pur. Pour Re-partir, le lendemain, confiant, vers d’autres cieux, dans la main du Seigneur. Le cœur en paix.

C’est la rentrée. Des chemins nouveaux s’offrent à nous, avec les frères et sœurs qui nous sont donnés ; dans la main du Seigneur. Prêt à (re)partir !

P. Sébastien de Groulard+