Être de son temps

Dimanche 17 novembre 2019

Le mois de novembre verra – ou voit déjà – nos rues se garnir de décorations de fin d’année. Le marché de Noël va se déployer sur les célèbres places de notre paroisse faisant monter les odeurs d’épices et de vin chaud vers la basilique Saint-Nicolas. Serions-nous si inquiets de la grisaille de l’automne que nous anticipions à ce point le temps de la fête ?

Autour de nous, tout contribue à réduire les distances et le temps et nous supportons mal dattendre… dans les magasins, au guichet, devant nos écrans ou au distributeur automatique… Il en va de notre rapport au temps. Et dans notre vie nous faisons tous lexpérience de ces temps dattente. Certains ne sont pas exaltants… Attendre son tour au guichet de La Poste ou de ne pouvoir avancer au cœur d’un embouteillage matinal dont le périphérique nantais à le secret, est vraiment pénible ! A part nous faire travailler la vertu de patience – ce qui est déjà pas mal -, ces moments nont pas grand intérêt.

Tout autres sont ces temps dattente qui creusent en nous un vrai et beau désir. Le jeune homme qui sapprête à se déclarer à celle qu’il aime, l’épouse qui attend son époux de retour d’une absence prolongée, le jeune couple qui prépare la naissance de son enfant, les amis qui attendent le retour dun des leurs vivant maintenant loin… labsence de celui qu’on attend, est comme déjà apaisée par la joie qui sannonce. On semble goûter celle-ci un peu, on lanticipe, on limagine. Cette joie nous porte et nous fait espérer.

Dans les semaines qui viennent la liturgie nous fera entendre les textes bibliques de la fin des temps. Ils nous rappellent que notre Histoire ne court pas à perdre haleine mais que nos vies marchent vers leur aboutissement : la rencontre de Dieu, maître du temps.

Pour ne pas manquer ce rendez-vous, il nous faut prendre la mesure du temps et profiter de ce qui se présente à nous dans l’aujourd’hui.

Vivons pleinement l’heure présente, aux jours dintense activité, aux jours plus calmes ou moins lumineux. Retrouvons le goût de lattente qui donne la saveur au quotidien.

Alors, nous aurons creusé en nous lespace pour accueillir Celui qui nous précède.

P. Loïc Le Huen +