Un point d’interrogation pour nos contemporains

Dimanche 13 octobre 2019

Cette semaine, la liturgie nous propose de fêter et de prier quelques grandes figures de la vie religieuse européenne, nationale et locale. Ainsi, mardi nous fêterons sainte Thérèse d’Avila, carmélite et docteur de l’Église, mercredi ce sera sainte Marguerite-Marie Alacoque, visitandine, et le même jour saint Vital, ermite du diocèse de Nantes.

De belles occasions données pour nous rappeler que la vie religieuse et consacrée a une place importante dans la vie pastorale de notre paroisse. Nous pouvons noter, la présence des Franciscains, qui nous accueillent pendant les travaux à Notre-Dame de Bon-Port, des sœurs de la Charité, et de Saint Gildas. Mais nous pensons plus particulièrement aux sœurs de la Fraternité Bénédictine à Sainte-Croix.

Bien que modeste dans ses débuts, la Fraternité rayonne désormais pour toute la ville de Nantes. Ce rayonnement nous dit que, véritablement, nous avons quitté l’époque où l’utilité de la présence religieuse se faisait par le nombre ou par la surface sociale. Aujourd’hui, l’on sent un recentrage sur le fondement de la vie religieuse : dire la pertinence de l’Évangile !

Pourtant cette présence forte et marquante pour notre paroisse reste, aux yeux de nos contemporains, un point d’interrogation. Car la vie des religieux et religieuses interroge. Sans doute est-ce d’abord dû à l’ignorance ou à l’indifférence de notre monde. Mais aussi aux « brouillages » nés des grands changements qu’ont connus ces quarante dernières années moines, religieux et consacrés. Cela n’empêche nullement l’estime ou la gratitude de beaucoup à l’égard des membres de tous ces instituts.

De leur côté, les religieux, à cause des crises traversées, acceptent désormais, sans doute mieux qu’auparavant, d’être interrogés par les autres baptisés sur ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Car, sans aucun doute, la vie consacrée peut aider et soutenir chacun dans sa propre recherche de Dieu.

La vie religieuse, est donc point d’interrogation et signe de contradiction dans notre société ! Elle est même une énigme pour la plupart de nos contemporains, y compris les chrétiens. Mais sans doute doit-elle s’assumer comme telle. Pour parler du Royaume de son Père, Jésus ne parlait-il pas en paraboles ? La vie religieuse, comme une parabole vivante, peut inviter à se tourner vers le Mystère et sa lumière.

P. Loïc Le Huen +