Adrien, converti, baptisé : de la 2D à la 3D

Adrien croit en Jésus Christ depuis deux ans. Avant, il comblait son besoin de profondeur par un picorage entre philosophie et développement personnel. Cela le menait surtout « à son nombril ! »

Adrien a un frère, Julien, avec qui il partage tout : la musique, la découverte de penseurs, les réflexions qui en découlent… Il y a trois ans, au musée du Prado, Julien est saisi devant le Christ en croix de Velasquez, il pleure, beaucoup, longtemps. De retour de Madrid il achète une bible, et après un an et demi de lecture, entreprend un chemin de catéchuménat.

Adrien pense que cette nouvelle lubie va passer et s’emploie avec beaucoup de malice à questionner Julien. Celui-ci, patient, répond : « oui mais tu sais il est écrit que… ». À chaque fois, les Écritures soufflent Adrien, il poursuit pourtant la mise à l’épreuve. Un jour Julien lui répond « Mais demande toi-même au Christ ce qu’il ferait ! ».

Le doute s’installe dans l’esprit d’Adrien. « La dimension à laquelle s’arrêtait mon être devait être politique, éthique. J’avais tout un tas de valeurs, déracinées, mais des valeurs quand même. » Ce socle s’effondre, comme un maquillage qui coule. S’installe alors dans le cœur d’Adrien une vie intérieure sombre. Il s’enfonce dans la peur, la colère, la grisaille. Ce temps continue de creuser le vide.

Dans ce noir, Adrien conserve une lumière : la famille. Ses parents ne lui ont pas parlé de Dieu mais lui ont montré ce qu’est l’amour. Cet amour il le vit avec Mathilde et leurs deux enfants, Jeanne et Joseph. « Quand on a cette lumière, on ne peut se satisfaire d’une vie qui serait néant ! »

Un jour de pluie, Adrien traverse la place Mellinet pour se rendre à son travail. La statue du général pointe du doigt une éclaircie. « Derrière cette purée de pois, il y a un ciel bleu, infini » pense Adrien. En arrivant dans son cabinet, un rayon de soleil passe par la fenêtre et lui chauffe la tête. Adrien pleure et se met à genoux, acte fondateur, libérateur. Il questionne Dieu : « Pourquoi t’es-tu éloigné de moi ? »

« Ce n’est pas moi qui me suis éloigné de toi, c’est toi qui t’es éloigné de moi » est la réponse qu’il reçoit. Ainsi débute la vie de prière d’Adrien. Le cœur ouvert, l’esprit affamé, Adrien se tourne vers la communauté saint Pie X. Ses rencontres régulières avec un prêtre le conduisent rapidement à nommer Jésus Christ ce Dieu en lequel il croit. Le chapelet, offert par ce prêtre, est son bâton de pèlerin. Chaque jour il le dit et reçoit les grâces nécessaires à son chemin de conversion.

Un des fruits de sa conversion : la découverte que l’obéissance procure la liberté. Ce désir d’obéissance le conduit à choisir de s’inscrire au catéchuménat dans une paroisse fidèle au Pape. Il contacte alors Sœur Marie-Anne. Quand on lui demande en quoi sa vie a changé, Adrien répond qu’il est passé de la 2D à la 3D. « Vivre dans la perspective de la vie éternelle et du salut, ça change tout. S’ouvre alors une dimension gigantesque. Et c’est la prière qui aide à se rappeler de la nouvelle perspective ! »

Adrien a plongé dans la vie éternelle, dans cette nouvelle dimension, la nuit de Pâques, baptisé en même temps que son frère Julien. Alléluia !

■ Marie Sybille Gambert