« Je crois à la sainte Eglise catholique… »

Dimanche 3 mars 2019

Il y a des phrases du Credo, qui, en certaines circonstances, peuvent être plus difficiles à prononcer. En ces jours, c’est peut-être le cas decelle qui affirme la sainteté de l’Eglise. Les différentes affaires mises en lumière par les médias et qui concernent des responsables de l’Eglise nous troublent, nous décontenancent, nous assomment.

D’une manière générale, nous n’aimons pas voir le péché mis au grand jour. Lorsque ce péché concerne « notre famille », ceux avec qui nous partageons un idéal et avec lesquels nous voulons être dans des relations de confiance, notre douleur est plus vive encore. Nous avons le sentiment d’être trahis.

Comment vivre ces évènements, à quelques jours de notre entrée en carême ?

En acceptant de regarder la réalité en face, sans jamais s’en satisfaire ou en se laissant écraser par elle. Jésus a toujours été auprès des souffrants et des pécheurs – victimes ou bourreaux, esclaves (de leur péché) ou hommes libres. En ces lieux où l’humanité est abîmée, défigurée, crucifiée.

Témoins de la si grande imperfection de l’Eglise, de la souffrance des victimes qui prennent la parole, de voir tant d’efforts missionnaires mis à terre à cause de la chute de quelques-uns, notre douleur est grande. Mais ne nous laissons pas atteindre par le désespoir. Au-dedans de l’Eglise – comme au dehors – le péché existe. Lorsqu’il est commis, il demande justice, réparation. Le pape François, nous entraine dans un processus de conversion qui nous concerne tous. Si le Christ est venu dans le monde, c’est bien parce que nous avons besoin d’être sauvés.

Que cela ne nous fasse pas oublier pour autant les œuvres invisibles qui ne font pas les gros titres des médias. Tout ce qui est donné de bon et de beau jour après jour a poids d’éternité. Sur notre paroisse, cette semaine, chaque soir des personnes ont apporté un repas à Éric, Pascal, Jean-François, Michaël, Régis, nos amis du projet « Hiver Solidaire » et ont dormi avec eux. D’autres ont accompagné des familles en deuil. D’autres encore sont allés visiter des malades. D’autres ont rendu service au parcours alpha. C’est là une infime part de ce que chacun a offert.

Chaque jour de la semaine qui s’achève, au cours de la messe, les prêtres ont prié « au nom de tous les fidèles » avec ces mots, dans la prière d’ouverture : « Accorde nous Dieu tout puissant de conformer à ta volonté nos paroles et nos actes dans une inlassable recherche des biens spirituels ». Que cette prière soit notre guide en ces jours.

P. Sébastien de Groulard+