Pour les besoins de notre emménagement à la chapelle des Franciscains, Sylvie van Waesberghe a réalisé une copie de la Trinité de Roublev. Décryptage.

C’est après avoir jeûné et prié presque 40 jours que le moine et peintre d’icônes russes, Andreï Roublev s’inspira d’un épisode de l’Ancien Testament L’hospitalité d’Abraham au chêne de Mambré (Genèse 18) dans lequel trois anges vinrent lui rendre visite pour lui annoncer la future grossesse de Sara. A leur départ Abraham réalisa qu’il venait de voir le Seigneur. Les Pères de l’Eglise se sont penchés sur ce passage pour évoquer la Trinité.

D’une hauteur de 1,5 mètre et d’une largeur de 1 mètre, peinte entre 1422 et 1427, l’icône de la Trinité est formée de plusieurs planches et insère à l’intérieur d’un cercle trois personnages dans une seule et même réalité, unique et trine. Chacun tient le bâton du pèlerin, l’auréole de sainteté encadre leurs visages et leurs ailes rappellent leur nature spirituelle. Ils portent la tenue bleue symbole de leur nature divine.

Réunis autour d’une table sur laquelle est disposée une coupe, ces trois personnages aux visages identiques, emplis de douceur communiquent entre eux et leur attitude témoigne de leur relation mutuelle. Les regards convergent vers celui de gauche qui représente le Père et la maison derrière lui désigne la sienne et celle d’Abraham. A la gauche se tient l’Esprit Saint symbolisé par le vert de sa tenue signifiant la vie car il est celui qui vivifie. On devine derrière un rocher rappelant le tombeau d’où le Christ est sorti. Au milieu se tient le Fils, le Christ, vêtu de la couleur du sang qu’il versa. Au-dessus de lui, figure un arbre remémorant les épisodes du chêne de Mambré et de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal (Genèse 2,17).

Pourtant l’élément central de l’icône reste la coupe du salut que les mains des trois personnages désignent d’une même direction celle de la Nouvelle Alliance.

Aussi célébrer chaque dimanche, la Sainte Eucharistie sous le regard de la Sainte Trinité de Roublev est une invitation à nous recueillir et à goûter plus profondément au don d’amour de Jésus Christ venu nous sauver de la mort et du péché pour la vie éternelle.

■ Béatrice de Gouberville