Parlons d’art

Articles tirés du journal NDN

Les tableaux de Sébastien Bourdon de retour à Saint Nicolas !

 

                                

 

Après 17 ans d’absence, Sainte Geneviève priant pour Paris et Saint Jean-Baptiste baptisant le Christ, par Sébastien Bourdon (1616-1671) ont enfin retrouvé leur place à Saint Nicolas. Ils avaient été déposés en 2000 au Musée des Beaux-Arts de Nantes pour restauration et envoyés dans plusieurs expositions en France en attendant la fin des travaux de l’église.

Initialement exécutés pour le couvent des Minimes de Chaillot à Paris, ils furent saisis à la Révolution, mais on perd rapidement leur trace. Leur arrivée à Saint Nicolas au début du XIXème siècle reste encore inexpliqué.

Sébastien Bourdon partagea avec Philippe de Champaigne et Charles Le Brun les plus prestigieuses commandes du pays, comme par exemple la galerie d’Hercule aux Tuileries. Il fut l’un des fondateurs de l’Académie Royale de Peinture. Puis il rentra au service de Catherine de Suède, en tant que peintre officiel. On retrouve ses œuvres notamment au Louvre, à Versailles ou à l’Ermitage.

Sainte Geneviève est présentée ici en qualité d’intercesseur pour la ville de Paris, qu’elle désigne de sa main. Lors du siège de Paris par les Huns en 451, elle exhorta les parisiens à la résistance et à la prière. L’ennemi fut ainsi chassé de la ville. On aperçoit derrière la sainte cette armée en fuite. Regardons d’un peu plus près : dans l’ombre à droite, on distingue un démon qui souffle sur le cierge que tient Sainte Geneviève. On raconte que lors d’une visite nocturne à la basilique de Saint Denis, le cierge qui éclairait sa route s’éteignit. Geneviève le prit, et il se ralluma miraculeusement. La lumière de la foi triomphe toujours sur le mal !

Voyons Saint Jean Baptiste : il se retourne, dans une position dite de “contraposto“ vers la colombe apparue miraculeusement. La représentation plus précise et plus colorée de son corps par rapport à celui du Christ et sa position dominante mettent en évidence l’humilité de Jésus et la blancheur éclatante de l’Esprit Saint envoyé par Dieu sur son fils. Cette lumière part des nuées, rejoint la colombe et se reflète sur l’épaule du Christ pour nous signifier la Trinité. A admirer sans modération !

Marie-Aude de Lamaze
NDN 14 – Temps pascal 2018