Le Jumelage Haïti

Articles tirés du journal NDN

Les restavek, enfants sacrifiés

 

 

Les voici dans l’enceinte de l’école de Santo. En dehors, on les appelle les restavek. Enfants orphelins, enfants issus de familles trop pauvres, ils ont été confiés à des familles nanties susceptibles de leur offrir une éducation et un avenir meilleur en échange de petits travaux.

Malheureusement, pour eux, la réalité est tout autre. A la merci de la brutalité, des caprices ou de la violence de leurs maîtres, les restavek supportent tout en silence, jusqu’au fouet. Placés parfois dès l’âge de 5 ans, ils ne reçoivent aucune instruction, aucun salaire, travaillant souvent dix-huit heures par jour. Lessive, ménage, courses, aller chercher le charbon, l’eau, préparer les repas, conduire les enfants du maître à l’école, les ramener … Fréquemment sous-alimentés, épuisés, le soir, ils s’endorment par terre dans la cuisine ou se recroquevillent dans un coin de la chambre des enfants. Conditionnés pour se taire, privés des droits les plus élémentaires. Ni jeux, ni repos.

Enfance volée… Enfance bafouée… Enfant sacrifié…. A Santo, le père Joseph Hilaire veut offrir un avenir aux plus âgés d’entre eux mis à la porte par leurs maîtres. Chaque après-midi, ils les accueillent en priorité dans les ateliers professionnels afin de les former à un « petit » métier. Ici, ils retrouvent une identité ; ici, ils sont libres, libres d’apprendre, libres de jouer, libres de s’exprimer…

En cette fin d’année, un seul souhait, « Emmanuel », restavek eux !

Brigitte Ferry
NDN 12 – Noël 2017