Portraits et Témoignages

Articles tirés du journal NDN

 

Ariane : une foi, à l’école des tous petits

 

 

Ariane, mariée à Julien, maman de Margot, Louise et Mathieu, a redécouvert la foi. Enfant, sa fréquentation de l’Eglise et du Christ a été plus culturelle que spirituelle. Le catéchisme reçu alors était un peu triste. Elle a essayé de comprendre mais son cœur ne s’est pas ouvert. Adulte, sa vie professionnelle n’est pas plus propice à la rencontre du Christ ou de ses témoins. Ariane est pilote de ligne. Dans cet univers, la faiblesse est impossible. On doit tout maitriser et n’avoir peur de rien. Alors on tient bien cadenassée au fond de son cœur l’idée qu’un plus grand que soi puisse exister. Dieu n’aurait pas sa place dans le ciel ?

C’est à l’école des tout-petits, de ses tout-petits d’abord, qu’Ariane collectionne une ribambelle d’étincelles qui vont éclairer d’une lumière nouvelle sa connaissance de l’Eglise.

C’est Margot qui prie seule dans sa chambre et s’en trouve apaisée. Ariane désire l’accompagner et se remet à prier. C’est Louise qui pose des questions. Ariane relit la Bible et partage la parole en racontant des histoires. C’est la préparation au baptême de Mathieu et ce désir tangible de partager avec Dieu son bonheur, son émerveillement ; ce souhait de plonger, de choisir l’immersion « plutôt que l’infusion » pour signifier la puissance de l’acte. Puis le sourire de Mathieu au sortir de la cuve baptismale, comme s’il disait : « vous voyez que la grâce agit, que Dieu existe ». C’est Diana, la jeune fille au pair mexicaine, qui demande du temps le dimanche pour aller à la messe. Ariane et ses filles l’accompagnent.

Enfin, le service qu’un ami lui demande : l’aider dans sa mission de catéchiste. Ariane devient « dame caté » et expérimente la nécessité de chercher, de comprendre pour pouvoir enseigner. Son intelligence sert la rencontre. Emue par la sincérité des enfants et leur facilité à poser un acte de foi, Ariane veut se ré-autoriser à croire. Elle désire laisser une place au Christ, se prêter à la rencontre, oser l’immersion, le plongeon.

Elle découvre alors que ce qu’elle prenait pour l’obligation de la Tradition, est en fait une aide à la rencontre, à la persévérance. Tout se nourrit, l’Ecriture permet de donner sens, le sens aide à la pratique, la pratique permet une meilleure compréhension de l’Ecriture. Ariane entame ce chemin de progression et découvre que l’on peut « travailler » sa foi.

Ce chemin elle le parcourt en famille et se réjouit de la profondeur que confère aux moments festifs le sens retrouvé. Quand le rythme de l’année liturgique imprime le quotidien alors on goûte à des joies plus grandes. L’Avent donne à Noël des couleurs bien plus vives.

Au terme de son congé maternité, quand elle reprendra le travail, Ariane a une certitude : elle souhaite conserver de l’espace pour les rencontres avec le Christ. Elle cherche comment se mettre en disposition d’accueillir quelque chose… quelques autres étincelles. La messe en semaine et le catéchisme à Saint Nicolas seront des rendez-vous incontournables malgré un emploi du temps bien rempli.

Finalement, Ariane a laissé cette moisson d’étincelles récoltées auprès des petits allumer un feu qui brûle les liens et permet le plongeon. Elle souhaite maintenant alimenter la flamme et déclencher autour d’elle d’autres brasiers.

Marie Sybille Gambert
NDN 12 – Noël 2017