Questions liturgiques

Articles tirés du journal NDN

Pratique de la communion… (1/2)

 

 

Comment communier… ? Dans la main ou dans la bouche ? Après une inclinaison, une génuflexion, un geste de respect ? Debout ou à genou ? A un prêtre, un diacre, un laïc ? Voilà des questions très concrètes dont les réponses sont étroitement liées au sens de la messe…

La démarche de communion permet à la fois de vivre l’« union à Dieu » et l’« unité des fidèles ». Il s’agit d’être en communion les uns avec les autres, dans le Christ. Pour reprendre les termes mêmes de la grande Tradition, il y a le « corpus mysticum », le « corps mystique » que nous formons et le « corpus verum », le « vrai corps », sacramentel, sous l’aspect du pain.

L’union à Dieu est un acte éminemment personnel – le Christ réellement présent dans l’eucharistie s’offre en nourriture. C’est le don d’une personne à une personne. La chair du Christ s’assimile à ma chair… au point que je puis oser dire que le cœur de Dieu bat à la place de mon cœur. Lorsque, pour différentes raisons, je ne puis communier sacramentellement, je peux accueillir le Christ par la communion de désir.

L’unité des fidèles entre eux est le fruit d’un acte communautaire. Par une démarche commune, des gestes communs, nous manifestons l’unité du corps du Christ. Nous révélons la beauté de l’Eglise, dans son harmonie et la complémentarité de ses membres. Une unité dans la diversité. Dans nos attitudes, il nous faut éviter deux écueils : le caporalisme – « tout le monde pareil » – et l’individualisme – « chacun fait ce qu’il veut ».

Ainsi, lorsque nous venons communier, nos gestes corporels et nos attitudes trouvent pleinement leur signification dans ce qu’ils disent de notre piété personnelle mais aussi dans la manière dont ils sont harmonisés avec les gestes et les attitudes de nos frères. D’où ce point d’attention : ces gestes, ces attitudes, lorsqu’ils sont différents, expriment-ils la diversité ou la dysharmonie ? Disent-ils la vérité du mystère que nous célébrons où son contraire ? Dans les communautés monastiques, l’attention aux gestes communs dit quelque chose de la recherche de la communion. De même, dans nos assemblées paroissiales, il peut être heureux de se conformer à l’usage le plus courant. La liturgie, par la juste attention que nous nous portons les uns aux autres nous façonne et nous fait grandir dans la charité.

Dans le prochain numéro, je reprendrai les questions pratiques qui ont introduit cet article pour proposer quelques pistes.

P. Sébastien de Groulard
NDN 10 – Rentrée 2017