Parlons d’art

Articles tirés du journal NDN

Notre Dame de Bon Secours

 

 

Quelle paix lorsqu’on rentre dans Sainte Croix ! Dans ce silence règne l’écho de la prière des nombreux fidèles. On est saisi par le nombre d’ex-voto qui tapissent tous les murs. Ils rendent hommage à Notre Dame de Bon Secours, vénérée à Nantes depuis le XVème siècle.

A l’origine une chapelle lui était dédiée, au 18 quai Turenne. Détruite durant la Révolution, un bâtiment du XVIIIème siècle l’a vite remplacée.
La première statue de la Vierge présente dans la chapelle initiale subit de nombreuses péripéties : elle disparut en 1793, sauvée par des paroissiens qui la conservèrent jusqu’en 1920. Puis elle fut cachée dans la crypte de la cathédrale pendant la 2ème guerre mondiale. Endommagée lors d’un bombardement, elle fut restaurée dès 1945 et installée à Sainte Croix, à gauche de la seconde statue de Notre Dame de Bon Secours qui avait été réalisée en 1864. Entretemps, la dévotion à Notre Dame de Bon Secours avait en effet repris, assortie d’une neuvaine que récitent encore aujourd’hui les pèlerins.

La sculpture de 1864 a été réalisée par Emilien Cabuchet. Une grande douceur s’en dégage. L’artiste y a exprimé pleinement sa foi. Il est décrit ainsi : « dédaigneux des biens matériels, homme de foi et de cœur, il semblait ne vivre que pour son art. Un jour, désespéré de ses résultats médiocres, il partit pour
Rome faire bénir ses outils par le Pape… ». Cela lui réussit puisqu’il réalisa alors plusieurs sculptures qui le firent connaître en France et le spécialisèrent dans l’art religieux, comme la Vierge de la Basilique de Lourdes ou la statue du Curé d’Ars à genoux en prière. Cette dernière avait réalisée à l’insu du saint alors qu’il était en train de prêcher dans son église. D’où l’expression saisissante de cette statue bien connue de Saint Jean-Marie Vianney.

Marie-Aude de Lamaze
NDN 9 – Eté 2017